CÉRÉMONIE A L'UNESCO POUR COMMÉMORER L'ASSASSINAT DE YITZHAK RABIN
Paris, 5 novembre {No. 96-194} - Le Directeur général de l'UNESCO, Federico Mayor, et l'Ambassadeur d'Israël auprès de l'Organisation, Avi
Shoket, ont présidé aujourd'hui une cérémonie dans le Square de la Tolérance à l'UNESCO pour marquer le premier anniversaire de l'assassinat du
Premier ministre israélien Yitzhak Rabin.
La cérémonie a débuté par la lecture d'une lettre de Lea Rabin, veuve du Premier ministre, à Federico Mayor. « Je n'oublierai jamais les
moments d'intense émotion vécus lors de la cérémonie d'inauguration du Square de la Tolérance, que vous avez décidé de dédier à la mémoire
de mon mari après son assassinat », écrit Mme Rabin dans cette lettre, où elle ajoute que la symbolique qui fait que l'Organisation honore la
mémoire de l'ancien Premier ministre « restera gravée dans ma mémoire ».
M. Shoket a évoqué les difficultés rencontrées pour bâtir un avenir meilleur au Moyen-Orient du fait que ces efforts sont contrariés par les
ennemis de la paix. « Pourtant, il faut sans cesse nous souvenir que nous sommes engagés dans un processus de paix, qu'il est irréversible et
que nous devons maintenant concentrer tous nos efforts pour le mener à bien, en satisfaisant aux nécessités légitimes des uns et des autres et
sans jamais oublier celles de la sécurité », a-t-il déclaré.
Dans l'espoir que les mentalités changeront et que chacun sera bientôt prêt à accepter de vivre ensemble en paix, M. Shoket a déclaré que
« la culture de paix et l'éducation des peuples à la tolérance et au respect mutuel sont les préliminaires indispensables à toute négociation
conduite par les chefs politiques ».
Federico Mayor a déclaré que ses pensées allaient d'abord à Mme Rabin et à ses enfants, ainsi qu'au peuple israélien que représentait M.
Rabin. « Je pense également à tous ces extrémistes qui n'ont pas compris l'oeuvre de paix d'Yitzhak Rabin », a-t-il ajouté. « On
peut parfois tuer les messagers de la paix, mais pas leur message ».
« Le plus bel hommage que nous puissions rendre à Yitzhak Rabin est d'éliminer la violence pour commencer le nouveau siècle dans un cadre
de tolérance, de dialogue et de paix. Nous devons oeuvrer jour après jour pour ériger les défenses de la paix dans l'esprit des hommes. (M. Rabin)
mérite à jamais notre amour et notre respect », a ajouté le Directeur général.
La cérémonie s'est achevée par l'interprétation à la flûte d'une composition musicale d'Ernest Bloch par une
jeune Israélienne de 18 ans, Ronit Berman, qui poursuit des études de musique à Paris.
Le Square de la Tolérance, inauguré en mai dernier et dédié à la mémoire de Yitzhak Rabin, est une sculpture environnementale érigée dans
l'enceinte du siège de l'Organisation. Il est composé d'un vieil olivier dressé devant un mur de pierre sur lequel sont gravés les premiers mots
du Préambule de l'Acte constitutif de l'UNESCO en dix langues, dont l'hébreu. Le monument a été conçu par l'artiste israélien Dani Karavan.
L'association française les Amis de Shalom Akhshav (la paix maintenant), mouvement israélien antiguerre et de rapprochement des peuples juif et
palestinien organisait, lundi soir, un hommage à Yitzhak Rabin pour le sixième anniversaire de son assassinat, dans le square qui porte son nom à
Bercy. Les organisateurs ainsi qu'Arieh Shapir, représentant du parti de gauche israélien Meretz, ont rappelé le courage de l'un des promoteurs des
accords d'Oslo, dénoncé l'aventurisme tragique d'Ariel Sharon, les attentats terroristes qui torpillent la paix et ensanglantent Israël et ont
rappelé les efforts des pacifistes d'Israël pour l'arrêt des violences, le retour à la négociation. Les jeunes de l'Hashomer Hatzaïr, mouvement
de jeunesse sioniste socialiste, ont interprété sous leur drapeau rouge et le drapeau israélien le Chant de la paix, que chanta le premier ministre
à Tel-Aviv avant de tomber sous les balles d'un extrémiste juif. Daniel Cirera, responsable des relations internationales et le député Pierre
Goldberg représentaient le PCF.