Le centre de gravité des affaires mondiales, longtemps atlantique, gagne la zone Asie-Pacifique. La stabilité de cette région,
et les valeurs de sa civilisation, intéressent donc notre avenir. L'Asie du sud-Est se situe dans cette région. En trois décennies, l'Asie du
Sud-Est a montré sa capacité de devenir un pôle de développement économique, et sa volonté de devenir un acteur politique à travers l'ASEAN. La
montée en puissance s'est faite malgré de grands obstacles : la présence de deux voisins ombrageux (Chine et Inde), une diversité religieuse et
culturelle immense, des régimes politiques peu compatibles les uns avec les autres. La nationalisme, qui a longtemps stimulé la croissance, commence
maintenant à la freiner. Aussi l'ASEAN veut-elle accélérer son intégration. Plus encore qu'une chance pour l'économie, ce processus d'union régionale
nous semble représenter une chance pour la paix. En effet, l'Asie du Sud-Est est une région charnière du globe, entre Inde et Chine, Océans Indien
et Pacifique, entre Asie et Océanie. Elle est le carrefour des grandes religions du monde (bouddhisme, islam, christianisme, avec un fonds
hindouisant), mais aussi d'apports occidentaux très divers (colonisation britannique, française, espagnole, néerlandaise, américaine).
La crise financière qui a secoué récemment cette région a fait trembler l'économie mondiale. Elle se double
maintenant d'une crise politique et de tensions sociales assez fortes. Cette crise a révélé les limites d'une logique purement économique pour
assurer le développement et l'unité. Le moment nous semble venu pour l'Asie du Sud-Est de réfléchir aussi à sa mission politique et culturelle et
d'appuyer davantage sa construction sur le prodigieux patrimoine culturel qui est le sien, et qui présente un intérêt mondial.
Nous voyons dans le Laos un pays que sa faible population, la modestie de ses ambitions, le caractère pacifique de son
peuple et de son histoire semblent désigner naturellement comme trait d'union, artisan de paix entre tous ses voisins. Ce rôle de médiateur, le
Laos le joue déjà en Indochine par sa position géographique et par le rôle stratégique du Mékong.
Nous avons donc proposé au gouvernement laotien d'une part, à de nombreux représentants de la communauté laotienne en
exil aux États-Unis et en France d'autre part, un projet conforme à cette vocation d'artisan de paix du Laos.
Ce Projet est appelé le Projet PAKXE. Pakxe, deuxième ville du Laos, près de la Thaïlande, du Vietnam et du Cambodge,
occupe une position clé dans les échanges nord-sud et est-ouest en Indochine. Le Champassak, dont elle est le chef-lieu, est la plus dynamique
province du Laos. La ville attire les investissements. Nous proposons d'associer ce développement économique à une oeuvre en faveur de la paix,
autrement dit de faire de Pakxe une ville consacrée à l'unité et la paix en Asie du Sud-Est. Les propositions du Projet PAKXE ont été présentées
à plusieurs dignitaires laotiens qui leur ont fait bon accueil. Le Projet PAKXE est un document d'une quarantaine de pages, qui analyse l'évolution
de l'Asie du Sud-est, le rôle du Laos, et formule cinq propositions détaillées pour faire de Pakxe une cité internationale de la paix.
Le Champassak Palace Hotel, construit par le Prince Boun Oum, est la
principale attraction du centre-ville de
Pakxe.
D'autres photos sont disponibles dans le projet détaillé !