Revue de Presse francophone réalisée par Eli Gerson
L'Express
Proche-Orient : de l'Intifada à la guerre
Charles
Enderlin, faisant oeuvre d'« historien de l'instant », dissipe
au passage une illusion : la responsabilité exclusive de Yasser Arafat dans
l'échec
du sommet de Camp David (juillet 2000).Entretien :
"Tant qu'il s'agit de mettre en oeuvre les accords signés, nul besoin de
visionnaires.
Tout change dès lors qu'on négocie un traité de paix
historique. Israël a voulu aller très vite, alors qu'on abordait le
coeur du conflit.
On ne peut négocier au pas de charge le statut de
Jérusalem, troisième lieu saint de l'islam et principal site sacré du
judaïsme."
(...)
" Jamais, il est vrai, un Premier ministre d'Israël n'est allé aussi loin
que Barak. Des tabous sont tombés. Mais j'adhère au
verdict de Robert
Malley, alors conseiller de la Maison-Blanche : les diplomates ont commis
l'erreur de mesurer le chemin parcouru, non celui
qui restait à couvrir.
Voyez aussi le mea culpa de Dennis Ross, autre émissaire de Washington : il
y avait un abîme entre la teneur des négociations
et la réalité vécue par
les Palestiniens, faite de bouclages, d'arrestations et d'essor des colonies
juives. "
" Damas
voulait vraiment un accord. Ross l'admet aujourd'hui : Barak
torpille en janvier 2000 les pourparlers de Shepherdstown, persuadé qu'il ne
pourra
jamais « vendre » un tel compromis à la Knesset et à son opinion. Là
est la tragédie de l'officier le plus décoré de Tsahal Sous
l'uniforme, il a
réussi les raids les plus fous, les « coups » les plus tordus. En politique,
il aura tout raté. "
propos
recueillis par Vincent Hugeux
Le 12 Juin 2002 l'Humanité
Arafat à la merci de Sharon et de Bush
Ariel Sharon n'a pas
hésité à envoyer son armée encercler une nouvelle fois
le quartier général du président palestinien Yasser Arafat. Le premier
ministre
israélien veut obtenir de Washington un feu vert pour éliminer
Yasser Arafat, à nouveau encerclé à Ramallah. (...) Dans la ville, un
couvre-feu
total a été imposé par les envahisseurs israéliens qui ont
procédé à une vingtaine d'arrestations, encerclé les deux hôpitaux où plus
aucune
ambulance n'accède, et investi l'immeuble où se trouvaient les
bureaux de plusieurs médias et journaux étrangers. La radio palestinienne a
cessé
d'émettre. Les soldats ont également envahi une nouvelle fois le camp
de réfugiés d'al Amari, à l'entrée sud de Ramallah, perquisitionné les
maisons
et procédé à une rafle massive. (...)
Tout cela, au moment où Sharon était sensé écouter à Washington le plan de
paix qu'a préparé
la Maison-Blanche, prouve une fois de plus que le premier
ministre israélien n'a que faire de négociations et entend continuer de
régler le
problème par la force et la violence, comme il le fait depuis son
élection. (..)
Françoise Germain-Robin
Le 12 Juin 2002
Le Bien-Public
Le difficile chemin de la paix au Proche-Orient
Dans le cadre de la Semaine pour la paix au Proche-Orient, s'est
tenue à la
MJC de Chenôve une conférence-débat sur le thème " Israël, Palestine !
Pourquoi ? Quelles perspectives ?". Le
Mouvement pour la Paix avait invité
Jean-Claude Fritz, professeur de science politique à l'Université de
Bourgogne et spécialiste des
relations internationales. (...) Il a insisté
sur les conditions illusoires de la mise en place du processus qui ont
finalement interdit toute
viabilité à l'Etat palestinien et laissé
l'autorité palestinienne sans moyens.
Dans ce contexte, l'orateur a surtout souligné le rôle
prépondérant des
Etats-Unis dans ce conflit, le désespoir grandissant des Palestiniens, et la
perte de légitimité de l'autorité
palestinienne, en particulier à cause de
sa politique économique néo-libérale largement sous-tendue par les pressions
extérieures. Pour
lui, toutes les conditions étaient réunies en 2000 pour
que le processus de paix soit remis en cause et cède la place à la
résistance
(deuxième intifada) et à la répression sanglante des forces
armées palestiniennes.
Finalement, Jean-Claude Fritz envisage « un nouveau
départ » pour les deux
peuples, israëlien et palestinien, à partir d'une paix fondée sur la justice
et l'esprit d'humanité, à condition
que tous les acteurs extérieurs et
internes s'y impliquent et travaillent ensemble.(..)
Le 12 Juin 2002 Le Figaro
Sharon
fait avaliser sa politique par Bush
Un kamikaze palestinien a fait sauter la charge qu'il portait sur lui hier à
Herzliya près de Tel-Aviv
faisant un mort, une adolescente de 15 ans et 14
blessés, au deuxième jour d'une visite du premier ministre Ariel Sharon aux
États-Unis
qualifiée de fructueuse par son entourage. (...) les
commentateurs israéliens retiennent surtout la formule présidentielle. « Le
président
n'exclut pas la possibilité d'expulser Arafat, et il est d'accord
avec l'opinion de Sharon, selon laquelle il n'y aura pas de progrès dans le
processus
de paix tant qu'Arafat gouverne », écrit par exemple Shimon
Shiffer dans le quotidien le plus lu, le Yediot Aharonot. (...)
Pour le président
palestinien, la situation ne pourrait guère être plus
sombre. Ses réformes, annoncées dimanche, n'ont guère convaincu, même chez
les
Palestiniens. (...) George Bush n'avait pas hier révélé le plan attendu
depuis plus d'un an. Il avait écarté auparavant l'idée présentée
par le
président Hosni Moubarak, qui avait précédé Ariel Sharon. Moubarak proposait
un agenda comportant la création rapide d'un État
palestinien, quitte à en
définir les frontières par la suite. « Pas d'agenda », lui a répondu Bush
devant la presse. Après ses entretiens
avec Ariel Sharon, le président des
États-Unis s'est contenté d'une allusion à une conférence internationale,
sans en préciser le contenu.
Le président américain paraît avaliser la
vision d'Ariel Sharon, qui préfère une réunion lui permettant de rencontrer
les pays arabes,
mais sans engagement ni agenda précis à la clé. (...)
Pierre Prier , Jérusalem
Le 12 Juin 2002 Libération
«
Je croyais dans le peuple d'Israël »
Abdelkader Abasalem Rajoub, « collaborateur » palestinien, explique son
engagement :
(...)
Dans le salon coquet de son pavillon flambant neuf, Abdelkader fixe la
photo du défunt. Au lendemain du meurtre de son cousin, il avait laissé
échapper
sa colère à la télévision israélienne. « Avant qu'ils pendent
Moussa, j'étais déjà au courant de ce qui lui arrivait. Mes informateurs
étaient
noyés dans la foule, ils me racontaient en direct ce qui se passait
par téléphone portable et me renseignaient sur les identités des 700
personnes
qui tapaient et crachaient sur le corps de mon cousin. » (...)
Les Israéliens n'auraient aucune prise sur les territoires palestiniens
s'ils
ne pouvaient bénéficier des services d'informateurs comme Moussa ou
Abdelkader. (...) Sans ce réseau, estimé à plus de 200000 hommes, Tsahal
n'aurait
pas pu commettre les dizaines d'assassinats ciblés d'activistes
palestiniens recensés depuis le début de cette Intifada. Pour éviter au
maximum
les « dommages collatéraux », l'armée israélienne doit en effet
savoir avec précision, pour chaque opération, à quelle heure va sortir sa
cible,
quelle voiture elle va prendre, par quel chemin elle va passer et en
compagnie de qui. Des renseignements que seuls des Palestiniens peuvent lui
fournir.
D'où la haine grandissante de la population pour les « traîtres ».
(...)
Pour raisons financières ou idéologiques, ou les deux
confondues. C'est
ainsi qu'Abdelkader a choisi, en 1986, de devenir « israélien ». « J'avais
25 ans, j'étais plus attiré par l'Occident
que par l'Orient, je croyais dans
le peuple d'Israël, je voulais une éducation israélienne pour mes
enfants... » (...) « La majorité des
Palestiniens voulait vivre normalement,
c'est un tout petit pourcentage qui s'est lancé dans la politique et le
terrorisme. Les gens étaient
donc plutôt contents de me filer des infos. »
(...)
par Alexandra SCHWARTZBROD , Ashkelon
Le 12 Juin 2002 Libération
«
Combattant ennemi » en Amérique
Padilla est le 3e américain arrêté pour ses liens avec al-Qaeda. En 1997, la
mère de Jose Padilla a
appelé ses amis pour leur dire que son fils « était
entré dans un culte et qu'elle s'inquiétait ». Quelques années auparavant,
le natif
de Brooklyn, élevé à Chicago dans le catholicisme par sa famille
d'origine portoricaine, avait épousé une Egyptienne et s'était converti à
l'islam.
(...)
Dans une vaste enquête publiée il y a dix jours, le magazine Us News and
World Report assurait que « plusieurs centaines d'Américains
» étaient prêts
à combattre « pour la cause islamiste » (...) Selon de nombreux experts,
l'Amérique est en partie victime de sa propre
politique en faveur des
moudjahidines dans les années 80. A l'époque, avec la volonté de former des
combattants contre les Russes en
Afghanistan, Washington avait laissé se
développer sur son territoire de nombreux centres consacrés à la lutte
contre les « oppresseurs de
l'islam ». Très vite, ces centres sont devenus
des lieux de mobilisation contre l'Occident et ont généré des réseaux de
sympathisants,
certains toujours actifs notamment à travers les sites
Internet. (...)
Pour l'instant, le FBI a indiqué que Padilla « ne semblait pas
avoir de
complice à l'intérieur de [nos] frontières ». (...)
par Fabrice ROUSSELOT New York
DANS LA PRESSE INTERNATIONALE
Le
12 Juin 2002 Haaretz
Après la rencontre Bush-Sharon
L'éditorialiste anonyme du « Haaretz » constate que George Bush s'est
exprimé
différemment samedi avec Hosni Moubarak, et lundi soir avec Sharon.
Avec Moubarak, Bush a insisté sur la nécessité de reprendre le processus de
paix
parallèlement à l'instauration de réformes au sein de l'Autorité
palestinienne. Par contre, avec Sharon, il s'est aligné sur la position du
Premier
ministre et a estimé que toute négociation devait être conditionnée
par l'instauration de réformes palestiniennes.
L'éditorialiste
rappelle aussi la différence de ton entre les propos de Bush
durant sa conférence de presse avec Sharon et ceux, plus nuancés, du
porte-parole
de la Maison Blanche, prononcés peu après.
Une chose est sûre : à propos d'Arafat, George Bush marque une certaine
constance : le refus
d'Arafat de lutter contre le terrorisme est devenu
aujourd'hui l'un des paramètres incontournables de la politique
proche-orientale du président
Bush. Sharon considère le durcissement de la
position américaine à propos d'Arafat comme un succès personnel.
L'intransigeance d'Arafat
place le raïs palestinien, aux yeux de l'opinion
publique américaine, aux côtés des terroristes ennemis de la nation
américaine.
En ce
sens, Arafat est devenu pour les Américains un obstacle sur la voie de
la relance du processus de paix. L'éditorialiste du « Haaretz » salue
les
efforts entrepris par les Américains pour réunir une conférence
internationale au niveau des ministres des Affaires étrangères, et il
recommande
aux forces israéliennes d'éviter une nouvelle dégradation de la
situation en se lançant dans de vastes opérations militaires. Il suggère
enfin
au gouvernement de geler l'élargissement des implantations.
Le 12 Juin 2002 Haaretz
La réduction des lignes à défendre
Zeev
Shif revient lui aussi sur les problèmes liés aux implantations et
révèle que de plus en plus d'officiers supérieurs de Tzahal sont
aujourd'hui
favorables au démantèlement des implantations juives isolées. Toutefois,
aucun d'entre eux n'estime qu'il soit nécessaire de
procéder à un tel
démantèlement dans la conjoncture actuelle car cela risquerait d'être
interprété par les Palestiniens comme un succès
militaire. Même Ehoud Barak,
qui a ordonné le retrait unilatéral de Tzahal du Sud-Liban, considère qu'il
faut aujourd'hui se contenter de désigner
sur une carte les implantations à
démanteler, sans aller plus loin, pour l'instant. Zeev Shiff estime que l'on
approche de l'heure de vérité
dans ce dossier et rappelle que l'édification
d'une barrière sécuritaire entre Israël est les Territoires avait en son
temps été critiquée
parce qu'un tel projet aurait pu être perçu par les
Palestiniens comme une marque de faiblesse de la part d'Israël.
Shiff rappelle qu'avec le
plan Mitchell, Arafat disposait d'une occasion en
or pour forcer les Israéliens à geler les implantations : « Il ne l'a pas
saisie car, pour
lui, la poursuite de la violence est plus importante que le
gel des implantations ». Dans ce contexte, Shiff suggère deux solutions
intermédiaires
: la première serait l'évacuation des civils des
implantations isolées et leur remplacement par des soldats. La seconde
serait de parvenir
avec les Palestiniens à un accord qui inclurait le
retrait israélien de certaines implantations isolées en échange d'une
promesse
palestinienne de livrer à des observateurs internationaux les armes
palestiniennes détenues illégalement.
Le 12 Juin 2002
Haaretz
Les dangers d'un bouclage prolongé et répété
Amira Hass, la correspondante du « Haaretz » à Ramallah se penche sur
les
graves répercussions du bouclage prolongé au sein de la population
palestinienne et souligne, d'emblée, que l'opinion publique israélienne,
dans
son ensemble, évite de se préoccuper de cette situation que les
Palestiniens subissent au quotidien : « Le bouclage des grandes villes
palestiniennes
est perçu par les Israéliens comme un moyen efficace de
limiter les attentats terroristes. Toutefois depuis septembre 2000, ce
bouclage, qui
n'a cessé de s'accentuer, a surtout contribué à pousser de
plus en plus de jeunes palestiniens à commettre des attentats-suicides. Ces
attentats
sont devenus la réponse palestinienne au sentiment d'asphyxie
permanent qu'ils ressentent lorsqu'ils sont encerclés par des forces
israéliennes.
Ces jeunes considèrent qu'il n'y a pas le moindre espoir à
l'horizon et n'hésitent pas à se faire sauter au coeur des grandes villes
israéliennes.
Amira
Hass sait que la population israélienne ne fait pas automatiquement le
lien entre la cause et la conséquence : ce qui est perçu chez les
Palestiniens
comme une punition collective est considéré, par les Israéliens
, comme un moindre mal. Amira Hass explique ensuite que la situation est
semblable
à propos de l'attribution aux Palestiniens de laissez-passer pour
circuler librement dans les Territoires, et elle s'élève contre
l'instauration
de cantons palestiniens séparés et bouclés par l'armée.
Pour l'éditorialiste, l'emprisonnement prolongé du peuple palestinien chez
lui
atrophie toute créativité et pousse les jeunes Palestiniens vers des
projets meurtriers. Pour l'Israélien qui ne veut pas regarder ce qui se
passe
à un kilomètre de chez lui, cela reste un scénario de fiction, mais
pour les Palestiniens, c'est la réalité au quotidien ».
Le 12
Juin 2002 Maariv
Mon plan de règlement
Le « Maariv » ouvre ses colonnes au député travailliste Haïm Ramon, qui
brigue
la présidence du parti Travailliste. Dans cet éditorial, Ramon
insiste particulièrement sur les différences existant entre ses propositions
de
règlement et celles exposées devant le Comité central par son rival
Benyamin Ben Eliezer.
Il s'avère que Ramon et Ben Eliezer prêchent tous
deux en faveur de
l'édification d'une barrière entre Israël et les Territoires, et que les
Israéliens ont apparemment du mal à distinguer
les approches de ces deux
frères ennemis travaillistes. Ramon tente donc de clarifier sa position :
« La différence entre mon plan et celui
de Ben Eliezer est importante : mon
plan de séparation unilatérale est un plan politique, sécuritaire,
économique et démographique. Selon
ce plan, la barrière qui séparera Israël
des Territoires sera hermétique, et il s'agira d'une frontière politique
provisoire qui devra
obtenir une reconnaissance internationale. Mon plan de
séparation stipule que les implantations éloignées seront regroupées autour
de la
ligne verte, selon le principe : « Les Palestiniens là-bas et nous
ici ». Et lorsque nous aurons un partenaire pour négocier, je m'alignerai
sur
les propositions de Clinton (...).
(…) Par contre, le plan Ben Eliezer est radicalement différent : il
s'agit, en fait, du plan du
ministre Ouzi Landau (droite radicale ndlr) qui
prévoit l'instauration d'une barrière de sécurité partielle qui laissera de
l'autre côté
plusieurs dizaines de milliers d'habitants juifs des
Territoires… Ce que je propose, c'est la différence entre dogmatisme
et
pragmatisme : en l'absence de partenaire, c'est à Israël, et non aux
ennemis, de décider ce qui est bon pour lui ! »
Le 12 Juin 2002
Yediyot Aharonot
Social : Enseignants, ça suffit
Suite au récent mouvement de grève dans l'enseignement public en Israël,
Anat
Gov, une célèbre militante pacifiste s'en prend aux enseignants
israéliens et leur reproche d'utiliser à outrance l'arme de la grève pour
obtenir
gain de cause dans leurs revendications salariales : « Chers
enseignants, nous en avons assez de vos grèves à répétition, nous en avons
assez
de vous entendre expliquer à nos enfants à quel point vous êtes lésés.
A force d'utiliser la grève comme moyen de pression, vous êtes en
train
d'inculquer à nos enfants que, dans la vie, l'argent doit être la valeur
suprême. Et, pour ce faire, vous faites grève et qu'importe
si, à cause de
votre protestation, nos enfants vont se retrouver à traîner dans les rues
dangereuses de nos villes. Nous vous confions nos
enfants mais vous en
faites vos otages. Le grand éducateur Janus Korcjak n'a jamais voulu
abandonner ses enfants : « Entre vous et cet homme,
il y a un fossé de
médiocrité ». Gov fait ensuite remarquer que, dans les milieux religieux et
orthodoxes en Israël, les enseignants évitent
de faire grève car ils
considèrent l'enseignement comme une mission qui va bien au-delà de tel ou
tel avantage social : « Eux, savent que
porter atteinte à l'esprit d'un
enfant est aussi grave que de le blesser physiquement… Certes, vous
avez le droit de revendiquer de
meilleures conditions de travail. Mais vous
devez faire preuve d'imagination et trouver des moyens originaux pour faire
valoir votre demande.
L'essentiel est que l'enfant n'en souffre pas ».
Revue de la presse israélienne réalisée par Daniel Haïk
Le 12 Juin
2002 Al Hayat
Powell à « Al Hayat » : « nous soutenons un État palestinien provisoire »
Dans une longue interview accordée
au quotidien « Al Hayat », le secrétaire
d'État Colin Powell affirme que « l'idée d'un État palestinien provisoire
fait partie des plans
examinés par le président Bush, afin de parvenir à un
plan de paix débouchant sur un État palestinien, dans le cadre de la
solution définitive
». Powell indique que « le président Bush n'a pas
abandonné son objectif, celui d'État palestinien. Mais il est conscient que,
pour
l'atteindre, il faut passer par un État provisoire, et peut être par
d'autres étapes intermédiaires, avant de parvenir à une solution
définitive
». Quant à la Conférence internationale de paix qu'il doit
personnellement présider, Powell a refusé d'en dévoiler le lieu et la date
avant
que « le président Bush ne publie un communiqué, très prochainement
– mais pas cette semaine, précise-t-il – à ce sujet
». Selon le
secrétaire d'État, « cette Conférence va traiter simultanément trois volets
: le volet sécuritaire, le volet politique et le
volet socio-économique. Ces
trois volets doivent aller ensemble, même s'ils ne sont pas conditionnés les
uns aux autres ». Aussi, Powell a
affirmé que « la liste des invités à cette
Conférence n'est pas encore établie ». Il a refusé de préciser si le Liban
et la Syrie en
feront partie ou non. Concernant le président Arafat, Powell
a souligné que « les Etats-Unis souhaitent traiter avec les dirigeants
palestiniens,
Arafat et les autres. Le Premier ministre israélien, Ariel
Sharon, sait très bien que nous ne sommes pas d'accord avec sa position qui
consiste
à ne pas traiter avec Arafat. La décision concernant ce dernier est
du ressort du peuple palestinien ».
Le 12 Juin 2002 Al
Hayat
Rumsfeld : « Téhéran exporte des terroristes au Liban via Damas »
En visite au Qatar, le secrétaire américain à la Défense,
Donald Rumsfeld, a
affirmé que « les Américains ont renforcé leur présence militaire dans le
Golfe », et a réitéré ses accusations
contre l'Irak détenteur d'armes de
destruction massive. Il a également accusé l'Iran de développer l'arme
nucléaire. Il a souligné que «
des informations révèlent que Téhéran héberge
des combattants d'Al-Qaïda qui ont fui l'Afghanistan et exporte des
terroristes vers la
plaine libanaise de la Békaa, via Damas ». S'adressant
aux marines américains basés près de Doha, Rumsfeld a dit : « la guerre sera
longue
mais nous finirons par la gagner. Il faut porter la guerre chez eux
(les terroristes) et dans les pays qui les hébergent et qui les
soutiennent
».
Le 12 Juin 2002 Al Hayat
Bagdad : « les Américains veulent empêcher la réconciliation inter-arabe »
Donald
Rumsfeld a qualifié, avant hier, « le rapprochement entre l'Irak et
le Koweït (et les autres pays du Golfe, Ndlr), en marge du sommet arabe de
Beyrouth,
de tentative de concilier un lion et une poule ». Hier, après le
tollé général qu'ont provoqué ses propos, Rumsfeld a souligné ne pas
vouloir
sous-estimer les Arabes. Il avait conseillé au Koweït de ne pas miser sur
une réconciliation avec l'Irak. La presse du Golfe a
contesté « cette
ingérence et cette arrogance américaine qui n'a en face que le silence
douteux des régimes arabes » De son côté, l'Irak
a qualifié les déclarations
de Rumsfeld de « tentatives américaines visant à empêcher toute
réconciliation inter-arabe ».
Le
12 Juin 2002 Al Hayat
Ankara refuse une Fédération kurde englobant Kirkouk
De source diplomatique à Ankara, on affirme que
« la Turquie qualifie la
demande des Kurdes irakiens de créer une Fédération au nord de l'Irak,
englobant Kirkouk, totalement déplacée ».
Pour Ankara, « il ne faut pas
laisser une seule ethnie régner sur Kirkouk, cette ville multiraciale »,
soulignant la présence d'une
communauté turque dans cette ville, riche en
pétrole. La Turquie estime que « la création d'une telle fédération ne se
décide pas à l'étranger,
mais doit recueillir l'adhésion de tout le peuple
irakien », faisant allusion à l'échec des tentatives passées. Cette prise de
positon
turque intervient alors que les deux leaders kurdes irakiens, Jalal
Talbani et Massoud Barzani, négocient à Washington le rôle et la place des
Kurdes
dans la perspective de renverser le régime de Saddam.
Le 12 Juin 2002 Al Quds - Palestinien
L'occupation détruit cinq
maisons en construction
Des bulldozers de la municipalité de Jérusalem ont détruit hier cinq maisons
en construction, prétextant que les
propriétaires n'avaient pas de permis de
construire. Les autorités israéliennes voulaient détruire sept maisons dans
ce quartier,. Deux de
ces maisons ont échappé aux bulldozers, leurs
propriétaires ayant réussi à obtenir un ordre de suspension de la
démolition. Les propriétaires
sinistrés, qui ont tout perdu, y compris le
rêve d'habiter une maison décente au lieu des chambres où ils sont entassés,
affirment que la décision
de démolir leur maison a été prise 48 heures avant
l'intervention des engins, les surprenant et les empêchant de faire appel.
Le 12
Juin 2002 Al Quds Al Arabi - Londres
Des députés palestiniens refuseraient la confiance au gouvernement d'Arafat
Les réformes
apportées par Arafat à son gouvernement ne satisfont pas Israël
et les Etats-Unis. Elles déçoivent aussi les Palestiniens, mais pour
d'autres
raisons. Ces derniers espéraient une vraie réforme qui évincerait
les symboles de la corruption (…) et réparerait les failles constatées
lors
de l'invasion israélienne, en mars dernier. Les Américains et les
Israéliens sont déçus car ils réclamaient la refonte totale des services de
sécurité,
ce que semble refuser Arafat. Les Palestiniens craignent ainsi que
les États-Unis accentuent leurs pressions sur l'Autorité en donnant carte
blanche
à Israël dans sa guerre contre Arafat (…). C'est dans ce cadre
que des députés palestiniens du Conseil législatif s'activent pour
sanctionner
le nouveau gouvernement en refusant de lui accorder leur
confiance. Parmi eux, on note Ziyad Abou Amrou, Ibrahim Abou Naja, Hatem
Abdelkader,
Houssam Khodr, Abelsattar Kassem, Moawiya El Masri, Mohammed El
Hourani, Nabil Amrou, Abdeljawad Saleh, Salah El Taamiri et Abbas Zaki. Ces
derniers
contestent le maintien de certains ministres dans le nouveau
gouvernement. Ils sont également mécontents de voir Abdelrazzak Yahia
chapeauter
le ministère de l'Intérieur. Ils craignent son incapacité à
réformer les services de sécurité, en soulignant son expulsion de l'OLP pour
corruption.
Les opposants soulignent cependant que leurs motivations sont
différentes de celles des États-Unis qui reprochent à Yahia ses relations
avec
de hauts officiers syriens.
Le 12 Juin 2002 Al Quds Al Arabi - Londres
Sharon se prépare à évincer Arafat !
«
Le Premier ministre israélien rentre dans son pays, muni d'un mandat de
George Bush lui permettant de poursuivre sa guerre contre les
Palestiniens
», souligne le quotidien « Al Quds Al Arabi » dans son
éditorial. « Pour Washington, l'occupation et les incursions israéliennes en
Cisjordanie
font partie de la légitime défense. Dès lors, il ne faut pas
s'étonner de voir les chars israéliens revenir à Ramallah et encercler la
présidence
d'Arafat (…). L'arrestation du Secrétaire général adjoint
du FPLP, Abdelrahim Melouh, ne surprend pas. Le Secrétaire général est
dans
une prison palestinienne à Jéricho, et son adjoint dans une prison
israélienne (…). Sharon, qui se prépare à liquider Arafat
ou à
l'expulser, pourrait utiliser l'opération kamikaze d'hier à Hertzliya pour
mettre son plan en action. Car, lorsque le président Bush
dit rejeter le
nouveau gouvernement palestinien, et qu'Arafat ne mérite ni son respect ni
sa confiance, cela équivaut à une condamnation à
mort qui attend d'être
exécutées (…). Pour Bush, Arafat a fait une erreur en refusant de
nommer des collaborateurs d'Israël à la
tête des services de sécurité. Selon
Washington, Arafat commet ainsi une deuxième erreur, après avoir refusé de
signer un accord à Camp
David (…). L'État hébreu est actuellement en
crise : toutes les incursions et les opérations contre les Palestiniens
n'ont pas empêché
les opérations- suicides. Au contraire, elles se sont
multipliées. Et les colonies, qui constituaient la première ligne de défense
d'Israël,
deviennent un handicap et un poids politique et sécuritaire qui
pèse sur son gouvernement (…). La résistance palestinienne ne faiblit
pas,
et ne faiblira pas, car Sharon, avec le soutien américain, a verrouillé
toutes les autres issues face aux Palestiniens. Il les a privés de tout
avenir
digne. Le siège d'Arafat ou son expulsion ne changeront pas la donne,
mais mettront Sharon et les Israéliens qui l'ont élu dans une bien pire
situation.
Le
12 Juin 2002 Al Raï - Jordanie
La reine Rania au Centre islamique de Bruxelles
Dans le cadre de la visite du roi jordanien
Abdallah II en Belgique, la
reine Rania s'est rendue hier au Centre islamique de Bruxelles. Selon le
quotidien « Al Raï » (l'Opinion), «
cette visite s'inscrit dans la politique
de la reine Rania dans le renforcement des échanges culturels entre les
civilisations et dans une
perspective de dialogue entre l'Orient et
l'Occident ». La visite a commencé par un exposé sur les activités du Centre
dans le domaine
culturel et les services qu'il propose à la communauté
musulmane. La reine a été reçue par l'ambassadeur de l'Arabie saoudite à
Bruxelles,
Abdelaziz Yahia, qui l'a accompagnée dans les différents secteurs
du Centre, notamment dans la salle de prière et dans les classes
d'enseignement
islamique destiné aux femmes et aux enfants ». Le quotidien
rappelle que ce centre fait partie de 210 autres centres islamiques en
Europe, en
Amérique (du Nord et du Sud), en Australie, tous financés par le
gouvernement saoudien. Par ailleurs, Rania s'est rendu au Centre Fox qui
s'occupe
des enfants maltraités.
Le 12 Juin 2002 Al Riyad (saoudien)
Le prince Abdelrahmane inaugure la première Conférence
islamique des
ministres de l'Environnement
La première conférence islamique des ministres de l'Environnement a entamé
hier ses travaux
à Jeddah, sous la présidence du prince Abdelrahmane Bin
Abdelaziz Al Saoud, vice-ministre saoudien de la Défense. Quelque 50
ministres de
l'Environnement des pays islamiques et plus de 200 spécialistes
arabes et islamiques, participent à cette conférence qui a « vivement
dénoncé
les agressions israéliennes incessantes contre le peuple
palestinien, la poursuite de l'occupation par Israël du Golan syrien et des
fermes
libanaises de Chebaa, sa destruction des institutions palestiniennes,
de l'environnement et des ressources naturelles des territoires arabes
occupés,
et son obstruction à toute opération de développement dans ces
territoires ». La conférence a fait part de « son indignation devant la
profanation
par Israël des lieux saints » et appelé la communauté
internationale à intervenir pour arrêter « les transgressions israéliennes »
et
à accentuer ses efforts pour « mettre fin à l'occupation israélienne des
territoires arabes conformément aux résolutions de la légalité
internationale
»…
Le 12 Juin 2002 Asharq Al Awsat
Bush mène ses derniers entretiens avec l'Arabie avant d'annoncer son
initiative
Le
président Bush a appelé hier le prince héritier d'Arabie, Abdallah Bin
Abdelaziz. Les deux responsables se sont entretenus de la situation dans
la
région et ont échangé les points de vue. Bush recevra demain à la Maison
Blanche le prince Saoud El Fayçal, ministre saoudien des
Affaires
étrangères. Selon la Maison Blanche, ces entretiens avec l'Arabie
constituent le dernier acte avant l'annonce de l'initiative de paix
américaine
pour le Proche-Orient On souligne à Washington que
l'Administration Bush « a écouté les points de vue égyptien (visite de
Moubarak) et israélien
(visite de Sharon) et qu'il est important pour lui
d'écouter le point de vue saoudien pour adopter la meilleure solution ».
Le 12 Juin
2002 Asharq Al Awsat
Solana à Abdallah II : « les critiques américaines du gouvernement
palestinien sont illogiques. Il faut
lui donner une chance »
Le roi de Jordanie, Abdallah II, s'est entretenu hier à Bruxelles avec Javie
r Solana. A l'issue de la rencontre,
le coordinateur européen a déclaré que
ses entretiens avec le souverain jordanien ont porté sur « la situation au
Proche-Orient et la Conférence
de paix prévue », ainsi que sur la
proposition qu'il va présenter devant le G8, au Canada, sur « le soutien que
ses membres doivent apporter
à la Conférence de paix, afin de garantir la
participation de toutes les parties et d'en assurer la réussite… ».
Répondant à une
question relative aux critiques formulées par le président
Bush à l'encontre du nouveau gouvernement palestinien, Solana a évité une
crise
diplomatique entre l'Union européenne et les États-Unis en répondant :
« moi personnellement, je pense que les critiques du président Bush
sont
anormales, illogiques et prématurées. Il est nécessaire de donner du temps
et l'occasion au nouveau gouvernement pour élaborer sa
politique et
restructurer l'Autorité palestinienne » avant de le juger.
Le 12 Juin 2002 Assafir - Liban
La protection
arabe de l'occupation israélienne
Talal Salman, du quotidien libanais « Assafir », souligne que « les Arabes,
pour se débarrasser de
l'image de « terroristes » qui leur colle depuis le
11 septembre, sont en train d'étouffer l'Intifada palestinienne, sous la
pression et l'étroite
surveillance américaine. Ainsi, ils protègent
l'occupation israélienne des derniers symboles de la résistance du peuple
palestinien. Si
l'Intifada meurt, les Israéliens pourront démobiliser leurs
soldats, leurs pilotes pourront dormir tranquillement, leurs canons se
tairont et
les Palestiniens pourront mourir doucement. C'est à ce prix que
les Arabes seront réhabilités et considérés comme des amis fidèles ». Salman
ajoute
que ce sont là « les nouvelles propositions que George Tenet,
directeur de la CIA, s'appliquera à mettre en place : il s'agit de créer un
comité
arabe de supervision composé de l'Égypte, de la Jordanie et de
l'Arabie saoudite et chargé de chapeauter la police palestinienne et de
surveiller
l'efficacité de sa lutte contre l'Intifada. Ce comité doit
également vérifier la mort de la résistance et veiller à ce que plus
personne
ne songe à attaquer des cibles israéliennes. Ce qui va procurer la
paix et la sécurité pour tous et ouvrir les portes des négociations ». Et
l'auteur
d'ajouter : « En somme, il faut que les Arabes vérifient que
l'Autorité palestinienne tue avec succès l'esprit de l'Intifada, ce qui lui
permettra
de passer les épreuves de la réforme, de la démocratisation, de
l'honnêteté de la justice et de la sainteté des programmes éducatifs
(…).
Tout cela lui permettra à la fin de s'épargner les qualificatifs
de terroristes (…) ». Salman souligne que « la gravité, c'est que
«
les Arabes risquent, à travers cette politique, de connaître des guerres
civiles chez eux », avant de conclure que « jusque-là, il n'y a
eu aucun
démenti de ce « sale plan » émanant des pays cités. « Mais le silence est un
signe d'approbation », regrette-t-il.
Le
12 Juin 2002 Sana - agence de presse syrienne
Assad s'entretient avec l'émissaire japonais
Le président Bachar al-Assad a reçu
hier soir au « Palais du Peuple » à
Damas l'émissaire du gouvernement nippon pour la paix au Moyen-Orient, Tatsu
Arima, et la délégation
qui l'accompagne. L'entretien a porté sur les
derniers développements de la situation au Moyen-Orient, notamment dans les
territoires
palestiniens occupés, et les idées avancées, sur le plan
international, au sujet du conflit dans la région. Assad a affirmé à son
hôte
qu'« il est certainement de l'intérêt de la Syrie que la stabilité
s'établisse dans la région », soulignant que « la paix pour la Syrie
n'est
pas une question tactique, mais un principe. Aucun mouvement dans le sens de
la paix n'est possible si tous les éléments s'y rattachant
ne sont pas
clairs », a-t-il affirmé, avant de noter que « la sécurité est une partie
inséparable de la paix. C'est la marche dans le sens
de la paix qui arrêtera
la violence ». Pour la Syrie, « les opérations menées par les Palestiniens
ne sont que la riposte aux actes de
tuerie, de destruction et d'expatriation
qu'Israël commet contre eux… ».
Le 12 Juin 2002 Teshreen - Syrie
Les
États-Unis devraient brider l'agressivité israélienne
Le journal syrien « Teshreen » a appelé hier « les États-Unis à faire de la
visite
du Premier ministre israélien une occasion pour brider l'agressivité
d'Israël ». Le quotidien a rappelé que « le président George W. Bush
avait
promis la relance du processus de paix sur tous les volets et sur la base
des résolutions 242 et 338 de l'ONU et sur le principe de la
terre contre la
paix ». Pour « Teshreen », « la réalisation de la paix exige que les
Américains exercent des pressions sur Israël pour
l'amener à respecter les
impératifs d'une paix juste et globale ».
Le 12 Juin 2002 Teshreen - Syrie
Négociations
syro-égyptiennes sur les taxes douanières et sur l'augmentation
des échanges commerciaux
Le ministre syrien de l'Industrie, Issam al-Zaïm,
a examiné hier avec le
Premier secrétaire du ministère égyptien du Commerce extérieur, Fouad
Kassem, la question du textile syrien en Égypte
après que le Caire a décidé
d'imposer une taxe de dumping de 150%. La Syrie affirme être prête à traiter
avec la partie égyptienne toutes
les questions relatives à ce sujet, ainsi
que l'intérêt qu'elle porte sur l'augmentation des échanges commerciaux
bilatéraux. Damas estime
que « ces échanges sont toujours symboliques et
inférieurs aux aspirations des deux pays ».La partie égyptienne a promis de
résoudre le
problème des taxes sur le textile syrien « le plus tôt
possible », soulignant que « les deux pays devraient pouvoir parvenir à une
solution
dans les deux semaines à venir ».
Le 12 Juin 2002 Teshreen - Syrie
Le ministre syrien de l'agriculture au sommet sur
l'alimentation
Le ministre syrien de l'Agriculture et de la Réforme agraire, Noureddine
Mouna, a affirmé au sommet mondial de
l'alimentation réuni à Rome que «
l'occupation des terres et la transgression des droits des autres laissent
des effets négatifs sur la
production des aliments ». Il donne pour exemple
« la situation en Palestine occupée, où les forces d'occupation arrachent
les arbres et
ravagent les terres agricoles, et au Golan syrien occupé -
terre des plus fertiles et riche en eau - que les mêmes forces plantent de
mines au
lieu de grains ». Il a ajouté que « quand notre Golan retournera à
la Syrie, jusqu'aux lignes du 4 juin 1967 (…), le processus de
développement
du pays se complètera ».
Revue de presse arabe réalisée par Zaher Barakate
Le 12 Juin 2002 NY times
Confrontation
USA- Iran
"(…) Si vous vous rendez en Iran, vous y découvrirez non seulement un
pays musulman dont de nombreux citoyens ont
témoigné leur sincère sympathie
à l'Amérique le 11 septembre, mais un pays où de nombreuses personnes
parlent ouvertement et espèrent un
renouveau des relations avec les
États-Unis. Sur ces relations, le pouvoir intransigeant, fait sans
précédent, a décidé il y a deux
semaines qu'il était désormais interdit d'en
parler en public. (…) Cependant, en dépit de cet interdit, les
relations
Iran–USA sont ici le sujet de conversation politique numéro
1, et restent le thème de débats parlementaires et journalistiques.
(…)
Qu'est-ce qui alimente ce débat ? D'abord, un sentiment général,
et certainement irréaliste, que tout ce dont souffre actuellement l'Iran
–
chômage, isolement, absence d'investissement étranger, malaise
politique général - serait d'une manière ou d'une autre atténué si les
relations
avec les États-Unis étaient restaurées et l'embargo annulé.
Mais ce qui est frappant, c'est de constater à quel point la déclaration du
président
Bush, intégrant l'Iran aux côtés de l'Irak et de la Corée du Nord
dans l'axe du mal, a intensifié ce débat. Les réformateurs du Parlement et
de
la presse sont embarrassés par la déclaration présidentielle. Les «
durs » voient en elle la preuve que l'Amérique n'aura jamais de lien avec
la
République islamiste et saisissent l'occasion pour lancer aux réformateurs :
"regardez à quoi votre politique a mené !"
(….) Il est également
remarquable de constater comment ce débat est reflété à Washington. Il s'y
trouve trois écoles : ceux qui
pensent que, maintenant que ce débat est
engagé, les États-Unis devraient chercher les moyens de nouer des relations
diplomatiques, ceux pour
qui le régime islamiste iranien est un fruit trop
mûr qui finira par tomber de l'arbre si on l'isole assez, et ceux enfin qui
voudraient voir
un changement de pouvoir en Iran, comme en Irak.
En Iran aussi, il y a ceux qui pensent que les relations avec les Américains
seraient la clé
de la modernisation, ceux qui pensent que l'Iran fera mieux
son chemin tout seul et encore ceux qui pensent que l'Iran sortirait
renforcé d'une
confrontation avec les États-Unis. (…) Pour le moment,
chacun de ces courants, aux Etats-Unis comme en Iran, dispose juste de la
force
nécessaire pour empêcher ses adversaires d'entamer une démarche
fondamentale qui pourrait réellement améliorer ou détériorer les relations.
C'est
regrettable, car la majorité silencieuse, dans les deux pays, est
favorable à un engagement (…).
Thomas L. Friedman
Le
12 Juin 2002 The Guardian
Pourquoi le Fatah dénonce les actes de "terrorisme" mais ne réagit pas
Yasser Arafat a
fourni un effort symbolique pour limiter les bénéfices
financiers des terroristes en arrêtant de verser des pensions aux familles
des
terroristes qui étaient employés par l'Autorité palestinienne.
L'Autorité est de loin le premier employeur de la Cisjordanie et de Gaza.
Mais
elle n'a pas cherché à couper le soutien financier apporté par Saddam
Hussein aux familles de terroristes, ni à réfréner les cérémonies funéraires
ou
l'industrie des affiches de commémoration des terroristes.
(….) Malgré les intenses pressions israéliennes et américaines pour
mettre
fin aux attentats, M. Arafat recule à prendre des mesures
importantes. La raison officielle en est la destruction des services de
sécurité au
cours des attaques israéliennes (…). Mais les analystes
palestiniens estiment que la véritable raison est la crainte d'Arafat d'une
guerre
civile. Il essaie désespérément d'éviter une confrontation ouverte
avec le Hamas et le Jihad islamique après que les tentatives d'arrestation
de
leurs activistes, à l'automne dernier, se soient soldées par de violentes
émeutes dans la ville de Gaza. Il désire, comme les leaders du
groupe,
préserver la suprématie du Fatah. Les dirigeants des Brigades des Martyrs
d'Al Aqsa admettent qu'ils se sentent obligés
d'entreprendre des
opérations-suicides afin de ne pas perdre de l'influence auprès de la jeune
génération radicalisée palestinienne qui, le
cas échéant, se tournerait vers
le Hamas et le Jihad (…).
Le 12 Juin 2002 The Independent
La sixième
rencontre entre Bush et Sharon est considérée par l'équipe
israélienne comme un triomphe
Cette rencontre a cependant nourri la
frustration du Département d'État et
des Européens, qui pensent que M. Bush aurait dû faire plus pour inciter M.
Sharon à proposer aux
Palestiniens un "horizon politique". La déception
s'est également fait sentir dans le monde arabe, qui avait exercé des
pressions
sur les Américains pour l'établissement d'un calendrier des
négociations, démarche déclinée par M. Bush. Les Palestiniens ont aussi
exprimé
leur colère. Le ministre de l'Information, Abed Rabbo, a accusé M.
Bush d'encourager Israël - qui a hier entrepris la première étape de
construction
d'une clôture de 350 kilomètres fermant certaines parties de la
Cisjordanie - à continuer de mener une "politique de séparation raciste et
de
siège". (…) Le Département d'État des États-Unis et les Européens
estiment complètement irréalistes les conditions de Sharon
pour entreprendre
des négociations, à moins qu'elles ne soient accompagnées de progrès
politiques. Mais M. Sharon qui, selon l'avis des
Palestiniens, bloque
systématiquement les négociations pour pouvoir continuer à consolider
l'emprise d'Israël en Cisjordanie, ressort intact
de cette rencontre. Et ce
n'est pas la seule victoire du leader israélien. (…) Il semble que M.
Bush se soit bien gardé d'exprimer
tout avertissement sévère contre
l'expulsion de M. Arafat, se bornant à dire que le leader palestinien "n'est
pas la question".
Phil
Reeves
Le 12 Juin 2002 Washington Times
Prise de conscience de la réalité au Moyen-Orient
(…) "L'échec
de la tactique des négociations de l'administration de
Clinton, lors de la rencontre de Camp David en juillet 2000, - durant le
dernier sprint
de Clinton à la course au prix Nobel de la paix -, doit
servir de leçon. On a souvent remarqué qu'Arafat avait tourné le dos au
meilleur
accord qu'il pouvait obtenir, accord qui dépassait même les limites
de ce qui était politiquement sage pour le Premier ministre israélien de
l'époque,
Ehoud Barak.
(…) Pourtant, selon l'histoire, telle qu'elle a été racontée le 8 mai
dernier aux rédacteurs du « Washington Times
» par Hassan Abdel Rahman -
représentant de l'OLP - les dirigeants palestiniens avaient prévenu la
Maison Blanche, avant Camp David, qu'ils
n'étaient pas prêts à un sommet aux
États-Unis.
C'est la raison pour laquelle ils se virent honorés d'une visite de
Madeleine Albright,
secrétaire d' État à l'époque, qui leur annonçait que la
rencontre aurait lieu, quoi qu'ils en pensent. Au cours des négociations de
Camp
David, aucun face à face n'eut lieu entre Israéliens et Palestiniens,
et tous les entretiens furent transmis verbalement par les intermédiaires
américains.
En
d'autres termes, les deux parties furent poussées trop loin par une
administration américaine qui n'agissait pas pour de bonnes raisons. Ceci ne
doit
pas se reproduire. Les conséquences pour les deux parties ont été trop
terribles.
Helle Dalle, éditorialiste
Le 12 Juin 2002
Washington Times
Sondage : 51% des Palestiniens disent vouloir éliminer Israël
(…) " On avance souvent l'argument
que ce conflit pourrait être résolu
si Israël renonçait à la Cisjordanie et à la Bande de Gaza pour laisser les
Palestiniens y faire un État.
Mais un sondage publié hier par une
institution de sondage a obtenu les résultats suivants : 51 % des
Palestiniens disent que leur objectif
est d'éliminer Israël ; 43 % disent
qu'ils désirent un État en Cisjourdanie et dans la Bande de Gaza.
Revue de presse réalisée par
AnyTEXT
Le 12 Juin 2002 Al - Ahram Hebdo
Plan égyptien pour sauver la paix
Le président Moubarak a présenté
à Bush un projet de plan-cadre de
règlement, prévoyant la proclamation rapide d'un Etat palestinien pour
permettre une accalmie et ouvrir la
voie à une solution au Proche-Orient.
« Je pense qu'annoncer théoriquement la création d'un Etat, et ensuite de
s'asseoir à la table des négociations
pour déterminer ce que pourraient être
ses frontières, le sort de Jérusalem (...) cela pourrait marcher » (...)
Dans ce contexte, Le
Caire joue sa carte. Convaincre les Américains de ses
idées sur le Proche-Orient. Selon un haut responsable américain, le
président Bush a
écouté les conseils et idées très spécifiques du président
Moubarak « Il serait erroné de spéculer sur un plan Bush qui proposerait par
exemple
des frontières précises ou des solutions pour Jérusalem », a déclaré
le responsable américain qui a requis l'anonymat. (...)
Moubarak
a estimé que l'absence de solution au Proche-Orient conduirait à
l'émergence d'un nouveau genre de terrorisme qui n'épargnerait aucun pays
ami
des Etats-Unis. « Je pourrais avoir tort mais j'ai peur (...) s'il n'y a
pas de solution au Proche-Orient, que nous devrions combattre un nouveau
genre
de terrorisme qui pourrait s'étendre partout dans le monde (...)
contre tous les amis des Etats-Unis », a déclaré le chef de l'Etat. Il a
rappelé
que l'Egypte avait averti Washington, environ une semaine avant les
attentats du 11 septembre. (...)
Chérif Ahmed
Le 12 Juin
2002 Al - Ahram Hebdo
Les empreintes des arabes
(...) Avant le 11 septembre, le secrétaire américain à la justice annonçait
que
les autorités américaines étaient sur le point d'instaurer un nouveau
système conformément à une loi rarement employée aux Etats-Unis. Cette
loi
oblige les musulmans et Arabes qui possèdent des visas pour les Etats-Unis
de donner leurs empreintes à l'entrée. Les autorités auront
également
recours aux troupes de lutte contre le terrorisme pour surveiller les Arabes
et musulmans déjà présents dans les pays. Selon des
sources américaines, ce
système sera appliqué à environ 100 000 visiteurs arabes chaque année sous
prétexte de lutter contre le
terrorisme. (...)
Le danger d'une telle mesure réside dans le fait que chaque citoyen arabe
est désormais suspect aux Etats-Unis. Et évidemment,
la plupart des Etats
européens s'empresseront d'imiter et d'appliquer ce système. C'est ainsi que
les citoyens arabes qui partiront en voyage
deviendront des éléments
mondialement rejetés et seront traités en tant que criminels sans aucun
motif. (...)
Personne ne sait
pourquoi les pays arabes se taisent face à de telles
mesures pareilles, ne sont-elles pas appliquées aux ressortissants de ces
pays partant du
principe de la réciprocité ? Ou du moins, pourquoi ne pas
protester et se plaindre aux organisations internationales alors que ces
mesures ont
dépassé les limites du traitement humain sous prétexte de lutter
contre le terrorisme. (...)
par Salama Ahmed Salama
Le 12
Juin 2002 L'Orient le Jour - Liban
Abed Rabbo demande un sommet arabe « pour discuter de l'appui total des
Américains à Israël
»
(...) « C'est une honte que Bush dise ne pas avoir confiance en notre
nouveau gouvernement qui n'a pu tenir sa première réunion lundi
en raison de
l'occupation israélienne » de Ramallah, a déclaré le ministre palestinien de
l'Information Yasser Abed Rabbo, reconduit
dimanche dans ses fonctions.(...)
Il a accusé le président américain de « partialité totale en faveur de la
politique de l'occupation » et
d'« adopter mot pour mot le langage de
Sharon ». Il a en outre exhorté les pays arabes à « se réunir d'urgence au
cours d'un sommet pour
discuter de l'appui total des Américains à
Israël ».(...)
M. Khatib, un analyste politique, estime que « les Palestiniens doivent
chercher
un allié international qui puisse faire face à l'Administration
américaine et lui signaler l'erreur qu'elle commet en adoptant de telles
positions
et les graves retombées qu'elles peuvent avoir ». (...)
Le ministre des Collectivités locales Saëb Erakat avait, lui aussi, critiqué
les
propos de M. Bush qu'il a accusé de fermer les yeux « sur les crimes »
de M. Sharon.« Il apparaît que le président Bush ne veut pas voir les
crimes
de Sharon et ses agressions contre le peuple palestinien », a déclaré M.
Erakat, après les déclarations de M. Bush sur le nouveau
cabinet
palestinien. « Il a reproché au chef d'État américain d'avoir pris « la voie
de la facilité pour ne pas se confronter à Sharon et
au lobby
(pro-israélien) aux États-Unis ».
Le 12 Juin 2002 La Tribune - Algérie
Bush critique les réformes de
Arafat, Sharon sonde les intentions de Damas
Pas plus tard qu'hier, un porte-parole du ministère de la Défense israélien
a indiqué que
les travaux de construction d'une clôture défensive le long de
la Cisjordanie vont commencer dans les « prochains jours ». Ariel Sharon a
besoin
encore de temps pour tenir ses promesses, via une séparation
unilatérale. L'émiettement des territoires réoccupés en huit cantons n'est
qu'une
conséquence somme toute logique aux yeux de l'Etat hébreu. Ce projet,
quant à lui a déjà bien avancé. « L'homme de paix », comme le croit
W. Bush,
dit ne pas voir pour l'instant de partenaire fiable. (...)
Rappelant qu'il avait accepté de conduire des discussions sur un
cessez-le-feu,
même sous la pression de la violence, Sharon dit non à des
pourparlers politiques dans un pareil climat. W. Bush se rallie à cette
vision des
choses et semble chercher à ne pas asséner un coup dur à sa
politique étrangère. (...)
Après donc avoir réduit la conférence de paix
à un niveau ministériel avec
pour objectif premier la non-participation de Arafat, le Premier ministre
israélien veut imposer au reste des
pays arabes, taxés de « durs », sa
vision des choses et les inviter à prendre part à ce qui se présente comme
sa « propre » conférence,
taillée à sa juste mesure. On n'en a pas encore
fini avec « l'unilatéralisme » à l'israélienne, au nom de la sécurité. De
quoi irriter
la partie palestinienne qui, loin de lire entre les lignes,
redécouvre le « deux poids, deux mesures » de l'administration américaine.
(...)
Anis
Djaad
Le 12 Juin 2002 Le Matin - Maroc
Palestine : Eternité
Dans l'action de destruction menée par le
gouvernement Sharon depuis son
arrivée au pouvoir, il paraît acquis que l'un des buts recherchés dès le
départ était l'éloignement du Président
Arafat et sa mise à l'écart de toute
activité politique. Et c'est ainsi qu'après avoir tué tous ceux qui les
gênaient, emprisonné toutes
les personnes qu'ils considéraient dangereuses
et détruit une quantité impressionnante de maison et demeures, les
responsables de Tel-Aviv
ont déclaré une guerre personnelle à Yasser Arafat.
Aujourd'hui, cette guerre est ouverte ; et le sinistre Sharon essaie par
tous les moyens
de convaincre le gouvernement américain de le suivre sur la
voie qu'il a choisie. (...)
La volonté d'écarter Arafat n'est d'ailleurs
nullement judicieuse.
Pense-t-on réellement que celui qui le remplacerait serait favorable à
Israël ? ! Il est temps qu'il soit compris que
le peuple palestinien, dans
sa totalité, veut être libre et ne peut accepter la guerre qui lui est
imposée par Sharon sans réagir. Il est
temps qu'il soit compris que ce
peuple martyr est décidé à luter jusqu'au dernier souffle du dernier de ses
enfants. Il est temps que l'on
cesse d'apporter un soutien à ceux qui
veulent s'emparer définitivement d'un territoire appartenant à autrui. La
Président Arafat n'est
peut-être pas éternel mais la Palestine l'est ; et
ses enfants sauront défendre son éternité.
par Ahmed Magid Benjelloun
Le
12 Juin 2002 Le Monde
La "fierté" de Tauriya Hamamra, candidate-kamikaze
Tauriya Hamamra Palestinienne de 24 ans
aurait dû rejoindre les rangs des
kamikazes en se faisant exploser dans un lieu public de Jérusalem-Ouest. Le
20 mai, le Shin Bet l'a arrêtée
chez sa tante, à Tulkarem, en Cisjordanie,
où elle attendait de pouvoir passer en Israël. Neuf jours plus tard, les
services de renseignement
ont autorisé quelques journalistes à rencontrer la
jeune femme.
Les raisons qui, il y a environ quatre mois, ont amené cette couturière
de
Jaba, au nord de la Cisjordanie, à vouloir mourir en semant la mort,
demeurent floues. "Des motivations personnelles", a-t-elle
concédé sans plus
de précision, devant la presse israélienne. "Tout le monde traverse des
périodes de détresse", a-t-elle ajouté
pour expliquer son envie "de se faire
exploser". (...)
En attendant d'être infiltrée en Israël, que la jeune femme assure avoir
commencé
à douter de sa détermination. "Je pensais au fait que j'allais tuer
des bébés, des femmes, des personnes malades et j'ai imaginé ma
famille,
attablée dans un restaurant, où quelqu'un viendrait les faire sauter." Venue
au suicide pour des "raisons impures", précise-t-elle,
elle réalise en outre
que Dieu risque de ne pas l'accueillir en "martyre". Détenue en Israël, elle
estime désormais que les
attentats-suicides n'aident pas l'Intifada. Puis,
sans craindre la contradiction, dit sa "fierté" d'avoir tenté une telle
opération,
convaincue que la société palestinienne voit en elle une
"héroïne". Puis elle demande pardon A ses parents. (...)
Stéphanie
Le Bars Jérusalem
Le 12 Juin 2002 Le Monde
Cette Shoah qui ne passe pas
par Françoise Giroud éditorialiste au
Nouvel Observateur, écrivain, ancienne
secrétaire d'Etat.
Même si ce vieux brigand d'Arafat débloque en déclarant qu'il n'y a jamais
eu
de temple juif à Jérusalem, la cause palestinienne est excellente. Un
Etat palestinien doit enfin pouvoir naître et se développer dans le
respect
et la paix, on ne dira jamais le contraire. Avec une réserve cependant :
assassiner tous les jours des civils, des femmes, des enfants
par paquets au
moyen d'hommes-suicide éduqués dans cette perspective ne stimule pas la
sympathie, même si cela semble ne déranger personne
parmi ceux, nombreux,
qui ne connaissent de cet horrible conflit qu'un responsable : Israël. (...)
Je crois que l'ensemble des peuples chrétiens
n'a jamais avalé la Shoah. Que
sa révélation, relativement tardive, son ampleur, sa méticulosité
hallucinantes et avant tout le caractère
d'anéantissement systématique et
gratuit d'un peuple entier ont causé un choc beaucoup plus profond qu'on ne
le croit. Non par sympathie
particulière pour les victimes mais parce que
"la solution finale" a obligé le plus étourdi à découvrir que l'homme était
peut-être
intrinsèquement mauvais, et Dieu intrinsèquement distrait. (...)
Avec une rapidité remarquable, dès la première pierre de la seconde
Intifada,
un retournement s'est produit, saisissant, qui serait inexplicable
sans le tableau de fond sur lequel il s'inscrit. Enfin ! On a le droit de
dire
du mal des juifs ! (...) à Paris, les personnes de bon goût ne comptent
que les morts palestiniens. Quand on arrive aux autres, on ne sait plus
compter.
D'ailleurs, ce sont des goujats... Les fils d'un peuple supplicié
devraient savoir se tenir à table, je veux dire à la guerre, et prendre les
coups
sans les rendre, c'est à peu près ce qu'ici et là on entend et on
lit.(...)
Le 12 Juin 2002 Le Monde
Une frontière,
maintenant !
par Ilan Greilsammer professeur de science politique à l'université Bar-Ilan
(Israël).
(...) La situation est devenue
absolument insupportable, tant pour les
Israéliens que pour les Palestiniens. Du côté israélien, malgré l'opération
dite "Mur de
protection", nous devons à nouveau faire face à un terrorisme
de plus en plus violent, de plus en plus aveugle, et tout indique que la
sécurité
du pays va aller de mal en pis. La peur s'est installée, chaque
parent craint pour ses enfants, on évite restaurants, cafés et autobus.
Du
côté palestinien, l'occupation, elle aussi, est devenue invivable :
extension rampante des implantations juives, barrages, violence des colons,
liquidations
des cadres palestiniens et arrestations. En un mot, et même si
c'est à des degrés divers, les deux populations n'en peuvent plus, elles
sont
à bout de souffle. (...) Aucune solution ne sortira de la confrontation
des deux leaders actuels, Ariel Sharon et Yasser Arafat.(...) Aucun salut
ne
viendra d'un facteur extérieur, qu'il s'agisse des Etats-Unis d'Amérique ou
de l'Union européenne. (...)
Les deux populations ne
peuvent plus attendre. Je suis entièrement d'accord
avec un nombre de plus en plus grand d'intellectuels de mon pays, au premier
rang desquels
l'écrivain A. B. Yehoshoua, qui voient le retrait unilatéral
et la frontière comme la seule solution provisoire. (...)
Le 12 Juin
2002 Le Soir
Les services israéliens étaient au courant
Le Mossad savait. En tout cas, selon des sources proches du
principal
service de renseignements extérieur de l'Etat hébreu, les agents israéliens
disposaient depuis « avant les attentats du 11
septembre » d'un dossier
relatif aux activités de José Padilla (allias « Abdoullah Al Moujahir »),
cet ancien délinquant de Chicago dans
une tentative d'attentat à la « bombe
sale » fomentée par le groupe Al Qaïda.
Ces informations ont-elles été transmises aux services
américains ? " Voilà
des années que nous échangeons avec eux des renseignements relatifs aux
armes non conventionnelles et au
terrorisme découlant de trafic de produits
fissiles " , se contente d'affirmer Chabtaï Chavit, le directeur général du
Mossad entre
1990 et 1996. " Cette collaboration s'est accentuée un peu
avant la guerre du Golfe et elle n'a a pas cessé de se renforcer depuis lors
".
A
l'exception d'une poignée de spécialistes, nul ne sait dans quelles
circonstances la communauté israélienne du renseignement est entrée en
possession
d'informations relatives aux activités de Padilla et, plus
généralement, de renseignements sur les projets « d'attentats sales »
élaborés
par les proches d'Oussama Ben Laden. En tout cas, dans le courant
du mois de mai, un officier de l'Aman (Sûreté militaire) qui comparaissait à
huis
clos sous le nom de « P » devant la commission de la Défense de la
Knesset (Parlement) a révélé aux députés médusés que des attentats «
sales »
étaient en préparation. Ses propos concernaient notamment le cas de Padilla,
dont le nom ne pouvait alors être cité. (...)
Serge
DUMONT, Tel-Aviv
Le 12 Juin 2002 Le Temps - Suisse
Le grand Israël des rois David et Salomon n'a jamais existé, foi
d'archéologue
juif
L'Israël biblique tel que le décrivent les cinq premiers livres de la Bible,
ainsi que les livres de Josué, des Juges et de Samuel,
n'a jamais existé.
(...) L'aventure des patriarches Abraham, Isaac et Jacob relève plus de la
saga homérique que du récit historique,
l'Exode, cet épisode qui conte la
libération des Hébreux du joug égyptien grâce à Moïse, n'est qu'un pur
produit mythologique, et la
conquête de Canaan par Josué, le successeur de
Moïse, n'a jamais eu lieu. Pour les archéologues, la Bible commençait à dire
vrai
– d'un point de vue historique – à partir des chapitres qui
évoquent les règnes de David et Salomon, et ceux de leurs
successeurs.
Mais voici que les dernières découvertes archéologiques remettent également
en cause l'histoire glorieuse de ces deux rois,
et donc la monarchie unifiée
d'Israël, considérée comme l'âge d'or de la Terre promise. Une histoire qui
continue à jouer un rôle
fondamental dans l'imaginaire juif contemporain.
Dans le livre* qu'ils viennent de publier, Israël Finkelstein, directeur de
l'Institut d'archéologie
de l'Université de Tel-Aviv, et Neil Asher
Silberman, directeur historique au Ename Center for Public Archaeology and
Heritage Presentation de
Belgique, offrent une perspective entièrement
nouvelle de l'histoire de l'antique Israël, susceptible de remettre en
question certains piliers
de l'identité juive. (...)
C'est pourquoi une bataille a commencé en Israël autour des recherches de
Finkelstein et Silberman : certains
juifs parlent de lecture révisionniste
de l'histoire du pays, estiment qu'elle affaiblit la légitimité de l'Etat
d'Israël, et accusent
l'archéologue de fournir des armes aux Palestiniens.
Patricia Briel
( La Bible dévoilée. Les nouvelles révélations de l'archéologie,
par Israël
Finkelstein et Neil Asher Silberman, Bayard, 432 p. )
Le 12 Juin 2002 Swissinfo
Bombe sale : la piste
suisse
USA Today affirme ainsi que c'est en Suisse que les enquêteurs américains
ont retrouvé la trace du suspect au début du mois de
mai. Quelques jours
auparavant, l'homme aurait réussi à échapper à la police pakistanaise. Qui,
à la demande des Etats-Unis, effectuait une
descente dans une maison occupée
par des partisans d'Al-Qaïda. Se fondant sur des informations fournies par
des responsables du FBI et de la
CIA, le journal américain écrit qu'Abdallah
El-Moudjahir aurait alors quitté le Pakistan pour se rendre en Suisse. Où il
était chargé de réunir
l'argent nécessaire au financement d'un acte
terroriste aux Etats-Unis.
Toujours de même source, après avoir retrouvé la trace de leur
homme en
Suisse, les agents du FBI et de la CIA n'auraient plus lâché Abdallah
El-Moudjahir. Le 8 mai, ils auraient embarqué avec lui à l'aéroport
de
Zurich. Et ils auraient attendu son arrivée à Chicago pour l'appréhender. Le
journal précise que, lors de son arrestation, le suspect était
en possession
de 10500 dollars en espèces.(...)
A Berne, le Ministère public de la Confédération et la police fédérale
indiquent
qu'ils enquêtent sur cette affaire depuis la mi-mai, dans le cadre
de la task force (groupe de travail) anti-terroriste. (...)
Marie-Christine
Bonzom à Washington
Revue de Presse francophone réalisée par Eli Gerson