6/4/2002 Lancement d'une pétition internationale contre Sharon faite par le comité international d'enquête sur les crimes
contre l'humanité commis par Sharon.
L'objectif est ambitieux: 1 million de signatures.
2/4/2002 Témoignage de José Bové à son retour à Paris suite à son expulsion de la Palestine par les Israélien
"Nous avons passé les dernières 48 heures en prison, dans des camps d'internement de l'armée
israélienne. Nous y avons vu des scènes extraordinairement choquantes, des centaines de Palestiniens emprisonnés dans des camps avec des miradors,
des centaines de Palestiniens raflés en pleine nuit", a déclaré José Bové aux journalistes, à sa descente d'avion. "Quand nous avons
quitté Ramallah, l'armée israélienne venait d'entrer dans le centre de soins et de détruire tous les médicaments (...). L'eau n'est plus
disponible à Ramallah. Les bulldozers israéliens ont tout détruit", a-t-il ajouté. "Nous avons rencontré Arafat deux fois dans son QG.
Il nous est apparu volontaire et déterminé. (...). Il nous a dit: +Il n'est pas question de me rendre, il n'est pas question de négocier avec les
Israéliens, je préfère mourir+", a relaté le responsable de la Confédération paysanne. "Le peuple palestinien est debout. Le peuple
palestinien n'est pas battu par cette attaque, son courage n'a d'égal que sa détermination de mener le combat jusqu'au bout", a-t-il lancé.
Encadré par la police, José Bové est ensuite monté dans une voiture qui devait le ramener à Paris. Devant l'aérogare, où des dizaines de
policiers et CRS tentaient de maintenir l'ordre, des incidents ont continué à opposer pro-palestiniens et pro-israéliens jusque vers 14H00. Un peu
plus tard, lors d'un point de presse, le militant pacifiste en a appelé à l'Etat et au gouvernement français pour demander l'envoi de troupes de
protection du peuple palestinien. Dimanche, José Bové avait été arrêté en compagnie d'autres volontaires civils à Ramallah (Cisjordanie) après
avoir pénétré dans le QG de Yasser Arafat encerclé par l'armée israélienne. Selon José Bové, il reste dans le QG trente-quatre militants de la
"mission civile pour la protection du peuple palestinien", dont vingt Français partie prenante de cette campagne lancée en juin 2001 à
l'initiative de militants proches de la gauche et des mouvements sociaux pour soutenir les Palestiniens. "Personne dans le bâtiment de Ramallah
n'acceptera de sortir et de se rendre à une armée d'occupation", a-t-il affirmé.
Beit Jala : balles sur le cortège des activistes 1/4/2002
RÉCIT
DE BLICERO QUI A VÉCU LES TIRS ISRAÉLIENS ÀBEIT JALA
Le cortège
d'activistes pacificistes à Beit Jala qui voulaient visiter les habitations occupées par l'armée israélienne a été dispersé par des tirs depuis
les chars israéliens.
A 15h00, heure locale, les activistes italiens de
la coordination nationale en soutien à l'Intifada et d'Indymedia Italia, les français et et les suisses du Gipp et les membres de l'International
Solidarity Movement se sont réunis face à l'hôtel pour donner naissance à un cortège dans le but d'arriver à Beit Jala afin de visiter les
habitations occupées par l'armée israélienne et apporter leur solidarité au peuple palestinien. Environ à cent personnes, nous sommes partis
vers Beit Jala, dans une Bethléem déserte ce qui ne laissait envisager rien de bon. Comme du reste, le fait que les deux autocars des activistes
de " Action for Peace ", qui avec une parlementaire italienne, devaient nous rejoindre mais restaient bloqués au check point. Tout ceci ne
nous donnait que peu d'espoir à l'égard de la réaction des troupes israéliennes. Bien décidés pour autant à rejoindre le village de Beit
Jala, nous nous engageons dans la montée qui porte à Beit Jala, en battant des mains et en criant " Stop the Occupation ", " Sharon
you will see palestina will be free ". Nous arrivons au lieu où nous avions croisé, il y a seulement deux jours, les blindés mais la route
cette fois-ci est déserte. Nous poursuivons donc notre chemin vers les habitations où se trouvent les tireurs israéliens et des blindés de l'armée
israélienne. A un certain moment, débouche droit devant nous un char. Sur la tourelle, un soldat ayant 20/25 ans nous regarde avec indifférence
; avec la froideur de celui qui sait ce qu'il doit faire et que cela fait parti de sa vie. Certaines personnes que nous avons désignées pour aller négocier
s'avancent vers le char. Et là tout de suite, partent les premières rafales tombant à quelques mètres des pieds des personnes. Il ne s'agit pas de
balles en caoutchouc. Non, ce sont de vrais projectiles, ils font mal ! les personnes ne paniquent pas, elle se regroupent et les négociateurs
tentent à nouveau de se diriger vers le char. Les coups de fusils mitrailleurs ne laissent pas d'espace aux commentaires. Nous commençons à reculer
lentement pour éviter les mouvements de panique qui rendraient la situation encore plus dangereuses. Les tirs sont de plus en plus fréquents et
proches. Je vois une balle toucher le trottoir qui se trouve à dix centimètres d'un homme d'age mur. Je vois des impacts sur les murs. Je vois des
tirs en direction des caméras et des appareils photo. Le char avance. La plupart des personnes de notre groupe s'éloigne alors d'un pas soutenu
alors que sur deux files, nous reculons lentement. Les soldats continuent à nous tirer dessus. Certains d'entre nous restent bloqués derrière un
petit portail, nous tentons de les appeler mais rien à faire, ils doivent se réfugier dans une habitation. Tout de suite après, une balle s'écrase
sur le mur à coté de moi. Je sens un coup au niveau du sternum. Je réfléchis un instant. Je lance des injures mais je ne sens pas de douleurs et
donc je pense que tout va bien. Je me retourne et je vois une jeune fille blanchir, se tourner et s'évanouir dans les bras d'une personne à mes cotés.
Il y a du sang sur son pull. Sirènes d'ambulance. Pour moi, se sera toujours la première personne blessée. Je ne sais pas si c'est comme ça. Je
sais que nous reculons inexorablement pendant vingt longues minutes. Tout doucement, la tension s'abaisse et nous pensons seulement " quand le
char va cesser de nous suivre à deux mètres de nous ". on continue à marcher en file, à un pas régulier. Dans une ruelle latérale un
cameraman et une journaliste tenter de monter dans une voiture. Les soldats n'apprécient pas et tirent de nombreuses rafales en leur direction sous
nos regards impuissants jusqu'à ce que ces deux personnes, indemnes mais terrorisées, ne se décident à rejoindre notre cortège toujours en train
de reculer. Finalement la route s'élargit. Les chars s'arrêtent. D'un des ouvertures du tank sort un appareil photo, puis un bras tenant ce même
appareil. Photo souvenir pour maman, encore cent autres personnes sur qui j'ai tirés !, me fais penser ce soldat. Je suis tellement effondré par ce
geste que je ne réussis même pas à utiliser mon appareil pour immortaliser cette scène. Finalement, nous nous retournons et rentrons vers Bethléem. Nous
nous informons sur les blessés : ils sont 7, dont la jeune fille, qui est en train d'être opérée. Elle était à mes cotés. D'autres ont des
blessures causées par des fragments et des petits cailloux qui ont ricoché sous les projectiles. Nous nous dirigeons au centre Ibdaa, pour
communiquer. L'occupation est une réalité encore plus vive maintenant pour nous. Comme pour des milliers de palestiniens tous les jours. Comme
la guerre. On ne peut pas rester à regarder.
Blicero,
Indymedia Italia 1er avril 02 Bethléem Palestine
Les troupes israéliennes poursuivent leurs invasions et
leurs massacres:
Ramallah
On a eu
la confirmation de l'arrestation des treize français (dont J. Bové) à leur sortie du Quartier Général d'Arafat ainsi que de trois palestiniens.
Ils ont été emmenés dans la caserne militaire de Beit El, se trouvant aux alentours de Ramallah. Pour l'instant, personne n'a réussi à se mettre
en contact avec eux. Il risque très probablement d'être expulsés vers la France. Par contre, les trente-trois autres membres de la délégation
internationale sont toujours à l'intérieur du QG et ils ont fait savoir qu'ils n'en sortiraient pas volontairement, désobéissant ainsi aux ordres
de l'armée israélienne imposant à tout non-résident de quitter la ville.
Toujours à Ramallah, les forces armées israéliennes ont fini par rentrer dans l'hôpital. Selon des témoins italiens, les
soldats auraient enfermés tous les membres du corps médical interrompant ainsi toute activité de soin pourtant plus que nécessaire et
perquisitionneraient l'ensemble de l'hôpital afin de chercher des palestiniens.
Enfin, des témoignages d'exécution sommaire (une balle dans la nuque) continuent d'affluer. Le chef de la police palestinienne
parle de trente de ses hommes qui auraient assassinés ainsi par les soldats israéliens.
Bethléem
Une
trentaine de chars israéliens ont pris position aux abords de la tombe de rachel. Cette tombe se situe à mi-chemin entre la ville et le check point
en direction de Jérusalem. L'armée progresse, lentement mais sûrement, vers Bethléem. Toujours dans la soirée, d'autres chars israéliens se
sont regroupés autour du camp de Aida, dans la périphérie de Bethléem.
Qalqilya, Cisjordanie
les
chars israéliens ont pénétré ce soir dans la ville de Qalqilya en Cisjordanie. Une centaine de blindés et d'autres véhicules lourds sont arrivés
de quatre directions différentes et ont ainsi pris la ville en étau. La ville est désormais privée d'électricité.