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5.
LE PROJET PAKXE
Le Projet Pakxe expose cinq projets pour faire de Pakxe une ville internationale de la paix. Certaines propositions rejoignent des projets déjà en cours de réalisation[59], ou qui furent proposés dans le passé, mais n’ont jamais vu le jour. Depuis trente ans par exemple, on parle de créer une université de l’Asie du Sud-Est. D'autres propositions concernant les axes routiers ont déjà été émises. Les propositions faites ici ne sont donc pas toutes “nouvelles”, dans une optique de “développement” classique, mais s’inscrivent dans une démarche qui est novatrice dans la région : la construction de la paix. Ces cinq propositions se rattachent de façon organique à toute l’analyse qui a été faite précédemment sur la construction de la paix et sur la mission de l’Asie du Sud-Est. Nous pensons qu'elles ne plaquent pas une théorie abstraite sur le Laos et la ville de Pakxe. Le Projet Pakxe nous semble donner chair à une idée ancienne, qui veut que le Laos soit un artisan de paix et que son peuple soit foncièrement pacifique.
Vue rapprochée du Wat Phou (31 juillet 1997) Quelques mots sur Pakxe. C'est un lieu habité par une présence : la jonction de deux rivières entre deux montagnes y a fait naître de belles légendes. Des sites naturels grandioses sont assez proches de la ville. A environ quarante kilomètres de Pakxe, le site de Vat Phu et le village voisin de Champassak sont remplis d'une sérénité inoubliables. Vue générale du Wat Phou, ancêtre d'Angkor Vat, à 40 kms de Pakxe, le trésor Outre ses attraits touristiques, Pakxe est une ville dynamique.
Fondée en 1905 par les Français, elle est avec 55 000 habitants la
troisième ville du Laos. Elle est depuis peu la deuxième ville du pays (après
Vientiane en 1994), à être équipée d’un pont la reliant à l’autre rive du
Mékong. Cela traduit surtout son potentiel économique et commercial. Proche de
la Thaïlande, du Vietnam et du Cambodge, la ville est un carrefour de moyenne
importance pour les échanges nord-sud et est-ouest en Indochine. Les productions
agricoles locales (riz dans la plaine, café, thé, canne à sucre sur le Plateau
des Boloven) sont appelées à un rapide développement moyennant des efforts
de
modernisation. La population
locale est réputée entreprenante et laborieuse. La vocation de ce lieu
débuterait par des réalisations simples et modestes, pendant les dix premières
années pour aller vers des projets toujours plus ambitieux et onéreux. Un tel
projet est-il financièrement réalisable ? Sans l'ombre d'un doute. Certes,
il importe de chiffrer au préalable
le coût de chacun des projets. Mais la question financière n'est pas technique.
Elle est avant tout du domaine de la volonté humaine : une volonté morale avant
même d'être une volonté politique. Notre espoir le
plus grand est qu’à partir de cette ville de Pakxe, il soit possible de diffuser
en Asie du Sud-Est cette culture de la paix, dont Federico Mayor a
magnifiquement esquissé les grandes lignes :
· Une paix durable est la condition préalable de l'exercice de tous les droits et devoirs de l'être humain. Cette paix est la paix de la liberté, de la joie, de l'égalité, de la solidarité, où tous les citoyens vivent ensemble, partagent. · Pour changer, le monde a besoin de tout le monde. Il s'agit de réagir, chacun dans la mesure de ses moyens. Nous ne pouvons nous contenter de regarder ce que fait le gouvernement. Il faut donner, se donner ... C'est en soi que chacun trouve la motivation et le rai de lumière qu'il recherche ... chercher tous les jours à mieux connaître et respecter les autres - en nous disant chacun : “l'autre, c'est moi !” · La culture, dont l'expression suprême est le comportement quotidien. Notre grande richesse, c'est l'infinie diversité des cultures, réunies ... par quelques valeurs universelles qui doivent se transmettre depuis le berceau et tout au long de l'existence. Les proches, les mères surtout, les maîtres et les professeurs ... tous doivent concourir à la diffusion de principes éthiques, de modèles de référence universels. · Pour apprendre, il est bon de disposer du matériel approprié. Mais rien ne peut remplacer la parole amie du maître, la caresse et le sourire des parents. Il n'est de pédagogie, que de l'exemple. Et de l'amour. ·
La paix n'est pas une abstraction :
elle possède un riche contenu culturel, politique, social et
économique. ·
Nous devons procéder à une révision
radicale des principes qui sous-tendent l'actuelle 'mondialisation', pour que
l'être humain devienne le destinataire et le protagoniste de toute politique et
de toute stratégie.
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A I X & S P I R I T U A L I T E
1) CONSTRUCTION DE LA PAIX
ET SPIRITUALITE A notre époque, les grands
textes fondateurs de la construction de la paix (Charte des Nations Unies,
Préambule de l’UNESCO etc.) font appel à la conscience et à la bonne volonté de
l’homme, et sont globalement d’inspiration laïque et humaniste. La liberté
religieuse figure au nom des droits fondamentaux de la personne humaine, mais la
spiritualité n’est pas mise en avant comme énergie décisive pour rapprocher les
hommes dans la construction de la paix. Trois raisons expliquent la réserve de
nos contemporains sur le rôle de la spiritualité dans la construction de la paix
: · Les spiritualités se veulent certes universelles, et prônent l’unité du genre humain, mais à la différence de la science, qui a un langage unifié et univoque, les religions s’expriment au moyen de mythes et symboles posant des problèmes d’interprétation. Elles demandent une démarche de foi, de transformation de soi-même qui semble s’opposer au bon sens, à l’autonomie de la raison, au libre-arbitre. · Sur le plan historique, l’expansion des religions a souvent entraîné des guerres ou en tout cas des tensions très vives. Les guerres de religion furent parfois longues et cruelles, laissant de profondes blessures. Aujourd’hui encore, l’animosité religieuse reste la toile de fonds des conflits dans les Balkans, en Irlande du Nord, dans le Caucase, au moyen-orient, en Afrique centrale, et en Inde. La hantise de la guerre sainte est souvent brandie. · Enfin, les religions se font de la paix une idée si élevée et “surnaturelle” qu’aux yeux des croyants, la “construction de la paix” peut apparaître comme une tâche bien humaine, vaine et vouée à l’échec. Inversement, le pragmatisme de la culture contemporaine est tenté de voir dans la paix que proposent les mystiques une forme d’illusion. Malgré cela, si l’on
considère que le Prix Nobel de la Paix constitue en général un indicateur juste
et authentique d’une action réellement efficace pour la paix, force est de
reconnaître la place éminente qu’y jouent les hommes religieux, y compris des
laïques dans le palmarès depuis 1901. Citons par exemple Albert Schweitzer,
Dominique Pire, Martin Luther King, Desmond Tutu, Mère Theresa, le Dalaï Lama,
le Cardinal Belo etc. 2) POUR UNE ACTION
INTER-RELIGIEUSE POUR LA PAIX EN ASIE DU SUD EST Nous l’avons dit : l’Asie du
Sud-Est constitue un carrefour de toutes les grandes spiritualités. Leur
co-existence y est généralement plus pacifique que dans le reste du monde, mais
la crise qui secoue l’Asie du Sud-Est est en train d’aviver les tensions entre
les différentes communautés. Il est donc temps d’amener les religions à être un
facteur de concorde plus que de discorde. Si Pakxe doit devenir le
symbole de la paix entre les 10 peuples de l'Asie du Sud-Est, ce lieu doit
d'abord être un carrefour des trois spiritualités majeures qui baignent cette
région et dont l'équilibre géographique est harmonieux : bouddhisme (32%)
surtout au Nord, islam (39%) principalement au sud, christianisme (19%) surtout
à l'Est (Philippines). Les minorités spirituelles de la région se joindront à
l'effort inter-religieux pour la paix. (voir p. 24) En joignant leurs efforts
sincères en un foyer central, les maîtres spirituels d'Asie du Sud-Est devraient
pouvoir proposer un message intérieur à une région où l'économie ne doit pas
devenir le plus petit dénominateur commun. Chaque religion revêt trois aspects,
reflétant les grandes facultés de l'esprit humain : l'émotion, qui cherche
l'amour et la beauté, l'intellect qui cherche la réflexion et la vérité, la
volonté, qui veut agir en vue du bien. Nous proposons que Pakxe abrite à la fois
: 1) un foyer d'adoration
spirituelle, voué à la mystique, à la liturgie et aux arts
sacrés. 2) une faculté de région
comparée, se consacrant à l'histoire des religions, la religion comparée, et la
réflexion spirituelle au moyen de colloques et de revues. 3) un centre nerveux
d'action inter-religieuse bénévole pour la paix et le développement.
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A I X & S P I R I T U A L I T E
A- FOYER INTER-RELIGIEUX
POUR LA PAIX EN ASIE DU SUD-EST Harmonie et convergence des
différentes formes de mystique en Asie du Sud-Est ' Sanctuaire et
lieu de retraite, où maîtres spirituels et fidèles peuvent se consacrer à la
prière, la méditation, la liturgie, la pratique des exercices
spirituels. ' Centre
d’enseignement et de création d’Art Sacré (musique, chant, danse, poésie,
architecture, peinture, sculpture, théâtre etc. ...) ' Communauté de
vie des croyants de diverses religions, dans un esprit de respect et de partage
fraternel. Des règles strictes
devraient être établies, pour empêcher toute forme de fanatisme dans la
manifestation de l'adoration religieuse et favoriser l'amour sincère entre les
fidèles des différentes spiritualités. B- FACULTE DES RELIGIONS
POUR LA PAIX EN ASIE DU SUD-EST Connaissance et diffusion de
la pensée religieuse en Asie du Sud-Est Faculté de Religion Comparée de l’Asie du
Sud-Est
Théologie, Religion Comparée, Histoire des
Religions Bibliothèque Inter-Religieuse de l’Asie
du Sud-Est
Bibliothèque, vidéothèque, maison d’édition Forum de réflexion Spirituelle sur la
Paix en Asie du Sud-Est
Séminaires permanents ou temporaires, débats, conférences,
publications.
C- CARREFOUR D'ACTION RELIGIEUSE POUR LA PAIX EN ASIE DU
SUD-EST Convergence de l'action
religieuse pour la paix et la prospérité en Asie du
Sud-Est L'Université de Pakxe
parrainerait chaque année une action des jeunes de différentes religions pour la
Paix en Asie du Sud-Est (Peace Corps
de l'Asie du Sud-Est). De jeunes diplômés appartenant à différentes religions
vivraient et travailleraient ensemble bénévolement pendant 12 mois dans la région de Pakxe (300
volontaires par an, travaillant dans les domaines de la santé, l'éducation,
l'agriculture). Remise d'une distinction
prestigieuse et création d'un annuaire. P A I X & C U L T U R E
Peu de régions présentent
une richesse et une diversité culturelle comparables à l’Asie du Sud-Est.
Continentale, péninsulaire et insulaire, pont entre l’Inde et la Chine,
“Méditerranée” entre l’Océan Indien et l’Océan Pacifique, arc entre l’Asie et
l’Océanie, la région est un musée vivant de tous les courants culturels. Pakxe
doit devenir un lieu de mémoire et de connaissance de la culture sud-est
asiatique, un espace d'harmonie entre les cultures et un centre de réflexion et
d'action dynamique pour préserver la diversité et la richesse culturelles face à
l'invasion du matérialisme dans la région. CULTURE SPIRITUELLE, CULTURE
HUMANISTE, CULTURE MATERIELLE Plus qu'aucune autre région
du monde, le Sud-Est Asiatique a connu trois grands types de cultures au cours
de sa longue histoire : 1) D'abord les cultures
spirituelles liées aux grandes sphères religieuses de l'histoire mondiale : les
sphères hindouiste, bouddhiste, musulmane, et chrétienne. Ces cultures insistent
surtout sur la spiritualité, le lien avec le Ciel. Le Sud-Est Asiatique fut le
lieu de destination extrême de toutes les aventures spirituelles de l'humanité.
Le plus étonnant est la coexistence plutôt pacifique de ces diverses sources. La
culture religieuse a donné à la région un patrimoine architectural
extraordinaire (Angkor, Borobudur, Shwedagon etc....) et un imaginaire d'une
diversité peu commune sur le plan du folklore. 2) Ensuite, cette région fut
un point de rencontre des divers types de culture humaniste, mettant l'accent
sur la vie politique et sociale de l'homme. L'humanisme moral et traditionnel de
la Chine, incarné par le Confucianisme, influença surtout le Vietnam, alors que
l'humanisme rationaliste et progressiste des Lumières gagna peu à peu la région
à travers les voyages des explorateurs, et surtout la colonisation. Là aussi, la
diversité d'influences fut énorme : britannique, française, néerlandaise,
portugaise, espagnole, américaine. L'humanisme a façonné la culture sud-est
asiatique dans des domaines essentiels : la pensée philosophique et politique,
le droit et les institutions, l'administration, l'art. On doit à humanisme
d'avoir fait naître un désir croissant de démocratie et d'égalité entre les
hommes dans cette région. 3) Enfin, le vingtième
siècle fit pénétrer le matérialisme en Asie du Sud-Est. Cette culture met
l'accent sur les rapports de l'homme et de la nature. Sous les deux formes
opposées du communisme et du capitalisme libéral, la culture matérialiste s'est
efforcée de favoriser le développement technique et la prospérité économique de
cette région. MEMOIRE, SYNTHESE,
GUERISON Une telle diversité
d'apports culturels en un temps historique si concentré a stimulé la créativité
mais aussi de très vives tensions. Longtemps déchirée par des guerres cruelles
où les facteurs culturels et idéologiques ont parfois avivé la haine, cette
région doit faire une synthèse réfléchie et systématique de son immense
patrimoine culturel. La création d'une Université du Sud-Est Asiatique, d'un
Musée de l'Asie du Sud-Est et d'un Mémorial de la Paix devrait aider cette
région à trouver les voies de l'unité, de la paix et de la compréhension entre
les différentes cultures. P A I X & C U L T U R E
UNIVERSITE DU SUD EST
ASIATIQUE L’Université du Sud-Est
Asiatique formera les futures élites de l’Asie du Sud-est dans un double esprit
: patriotisme à cette région du monde, et ouverture au reste du monde. L’accent
sera mis sur l’éducation morale autant qu’universitaire, et sur la volonté de
créer des hommes de paix, et pas seulement des compétiteurs. Le corps enseignant
veillerait à créer un esprit de fraternité entre les étudiants, s’efforçant de
stimuler l’harmonie entre les cultures orientale et occidentale. Les diplômes
obtenus seraient automatiquement validés dans les dix pays d’Asie du Sud-Est, et
un système d’équivalence avec les autres grandes universités internationales
serait créé.
REDACTION SUR 20 ANS DE L'ENCYCLOPEDIE DU SUD-EST ASIATIQUE MUSEE DE L'ASIE DU
SUD-EST
MAISON DE L'ASIE DU SUD-EST
POUR LA RECONCILIATION ET LA PAIX Parcours Pédagogique de la
Guerre et de la Paix à travers les Ages Monument de la Paix
Maison de la réconciliation
et de la réparation des peuple d'Asie du Sud-Est. Centre de Recherches sur la
Paix en Asie du Sud-Est Création d'un Opéra de
l'Asie du Sud-Est P
A I X & C O M M U N I C A T I O
N
Longtemps, L'Asie du Sud-Est
fut un lieu de mésentente, de fracture et de discorde. La région de Pakxe, en
particulier, fut un théâtre de violences parmi les plus meurtrières de
l'histoire, avec les affrontements des empires vietnamien, siamois et khmer,
puis les tragédies des guerres d'Indochine. Elle doit devenir un lieu de passage
et un noeud de communication entre la terre et la mer, entre les continents,
entre tradition et modernité. La ville de Pakxe et sa région sont idéalement
situées pour symboliser l'entente et l'écoute entre les peuples de l'Asie du
Sud-Est. A) CREATION D'UN GROUPE DE
PRESSE 1- Quotidien sud-est asiatique
d'informations générales en langue anglaise. 2- Suppléments hebdomadaires
en Vietnamien, Thaï, Indonésien et Chinois. 3- Club de la Presse de
l'Asie du Sud-Est et annuaire électronique. 4- Revue mensuelle d'études
stratégiques et de prospectives 5- Création de Radio Pakxe
Internationale, et d'une Chaîne de télévision hertzienne. Puis de chaînes
câblées. 6- Studios de création
télévisuelle, musicale et cinématographique. B) PALAIS DES CONGRES DE
L'ASIE DU SUD-EST (Région Hué-Danang) Création de festivals annuels du film, du disque, de la vidéo. C) BANQUE DE DONNEES ET
INSTITUT DE PROSPECTIVE (Voir Paix et Culture, Musée
de l'Asie du Sud-Est )
P A I X & T R A N S P O R T S
La région du Sud-Est
Asiatique a une forme très particulière. Le plus grand arc de cercle
(C), insulaire, partant de la Baie du Bengale, enfile un collier d'îles
(Sumatra, Java, Sonde, Timor) et rejoint la Papouasie-Nouvelle Guinée, sans se
refermer. C'est l'arc de cercle musulman de la Région, puisqu'il est constitué
de la seule Indonésie, le plus grand Etat musulman du monde et la pointe
extrême-orientale du monde islamisé. C’est aussi l’Arc assurant le lien entre
l’Asie et l’Océanie. L'Arc de Cercle Moyen (B),
quittant le continent à Rangoon, épouse l’isthme de Krâ et la péninsule de
Malacca, avant de traverser Kalimantan et de refermer la boucle en remontant
l'Archipel Philippin, jusqu'à toucher le Sud de Taïwan où il rejoint l'Asie du
Nord-Est. C'est l'Arc de Cercle le plus métissé : continental, péninsulaire et
insulaire, dominé successivement par le bouddhisme, l'islam et le christianisme.
C’est par cet arc que l’Asie du Sud-Est est véritablement une Méditerranée,
assurant le lien entre l’Océan Indien et l’Océan Pacifique. Notons aussi que cet
arc moyen est celui du plus fort développement économique de la région, et de
son meilleur équilibre politique. Le plus petit Arc de Cercle
(A) est Indochinois et purement continental. Il décrit les villes côtières de
Rangoon, Bangkok, Ho-Chi Minh Ville, Da Nang et Haïphong. Par cet arc de cercle,
l’Asie du Sud-Est est un pont entre l’Inde et la Chine. La ville de Pakxe est à
l'intersection de deux voies de communication hautement stratégiques pour le
futur : une ligne Hanoï-Ho Chi Minh Ville et une ligne Bangkok-Da Nang. Si des
liaisons autoroutières et ferroviaires viennent matérialiser ces deux axes
vitaux, on voit sans peine le rôle de centre nerveux de Pakxe pour l'Indochine.
Par rapport aux cercles
grand et moyen, la ville de Pakxe occupe une position singulière. Elle se trouve
presque à l'intersection d'une ligne verticale Nord-Sud reliant les capitales
septentrionale et méridionale de l'Asie du Sud-Est (Hanoï et Djakarta), et d'une
ligne horizontale Ouest-Est reliant les capitales occidentale et orientale de la
région (Rangoon et Manille). Le cercle liant ces quatre capitales se trouve être
la quatrième zone la plus dense pour le trafic aérien mondial, et l'aéroport d'Ubon, à 100 km de Pakxe, est l'épicentre de cette zone. Par ailleurs, Pakxe ville
fluviale tournant le dos à la Mer et à la Chaîne Annamitique à l'Est, regarde
vers les plaines fertiles très arrosées de la Thaïlande. Elle est destinée à
jouer dans un futur très proche le rôle de ville frontière prospère entre le
Laos, la Thaïlande, le Cambodge et le Vietnam. Si Pakxe doit avant tout être
considérée comme un haut lieu de spiritualité et de culture, la ville occupe
également un site idéal pour relier plus tard le Laos aux trois cercles majeurs
de l'Asie du Sud-Est. Certains chercheurs
contestent vivement, il est vrai, ce rôle de Pakxe comme carrefour. Rappelons
seulement les faits suivants : le deuxième pont sur le Mékong est en train de
voir le jour à Pakxe, après celui de Vientiane inauguré en 1994. La liaison
routière entre Pakxe et le Cambodge, actuellement difficile en saison des
pluies, est entièrement refaite selon des techniques modernes et sera achevée en
1999. Aller de Ho Chi Minh Ville à Hanoï par l’intérieur de l’Indochine
(c’est-à-dire en traversant le Cambodge puis le Laos à travers Pakxe et
Savannakhet) ferait gagner 500 km
aux Vietnamiens (1 200 km au lieu de 1 700). Enfin, il est très probable que
Pakxe deviendra le deuxième aéroport international du Laos, après celui de
Vientiane. P
A I X & T R A N S P O R T S
A) AEROPORT INTERNATIONAL DE
PAKXE-UBON RATCHATHANI Cette région est la
quatrième du monde pour la densité du trafic aérien. Le couloir Bangkok-Danang
voit passer un important trafic, de l’Indochine vers l’Asie du Nord-Est (Chine,
Japon, Corée). En raison de l’importance économique du Champassak et de
l’activité touristique croissante, le gouvernement laotien souhaite faire de
l’aéroport de Pakxe, à 5km du centre ville, un aéroport international. Nous
proposons la création d’un aéroport commun à Ubon (Thaïlande) et Pakxe. Le pont
sur le Mékong sera bientôt achevé, permettant d’acheminer rapidement les
voyageurs. Dans le futur, une compagnie d'aviation sud-est asiatique pourrait
être créée. B) PAKXE, CARREFOUR
AUTOROUTIER Nous proposons le projet
d’une autoroute Hanoï-Ho Chi Min ville passant par le Laos (Laksao, Thakhek,
Savannakhet, Pakxe) et le Cambodge, et d’une autoroute Bangkok-Danang passant
par Pakxe. Pakxe deviendrait un des carrefours routiers de la Péninsule
indochinoise. Ultérieurement, liaisons Vientiane-Pakxe-Phnomh Penh (Autoroute du
Mékong) C) PAKXE, CARREFOUR
FERROVIAIRE Même raisonnement. Actuellement, le chemin de fer va de Bangkok à Ubon. Nous proposons un prolongement jusqu’à Pakxe, puis une extension jusqu’à Da Nang. Plus tard, une liaison nord-sud reliant Hanoï à Ho Chi Minh ville et empruntant le chemin décrit ci-dessus pourrait être envisagé. D) PAKXE, CARREFOUR
FLUVIAL Le port de Pakxe assure
actuellement un trafic croissant de marchandises et de passagers. Il est situé à
l’intersection du Mékong et de la Sédone. Bien évidemment, de très gros
investissements sont nécessaires pour assurer le trafic fluvial entre
Savannakhet et le Cambodge. Cela relève d’autres grands projets internationaux.
A Pakxe, La Sédone rejoint le Mékong, sous le regard des deux montagnes. P
A I X & P R O S P E R I
TE
Certains Etats d’Asie du
Sud-Est ont connu un réel développement économique. Mais même les meilleurs
élèves de la croissance ont payé un prix plus lourd qu’ailleurs à la
modernisation mal contrôlée : surpopulation et chômage dans certaines
métropoles, pollution et destruction de l’environnement, corruption et
népotisme, inégalités criantes, fléaux sociaux inquiétants (criminalité urbaine,
prostitution et Sida, drogue). Singapour, souvent décrié en Occident par son
obsession de l’ordre, semble être le seul Etat qui ait maintenu la choix
délibéré de la croissance économique à travers la formation morale et le respect
d’une certaine éthique confucianiste. La crise financière qui secoue
actuellement l’Asie du Sud-Est doit appeler tous les gouvernements de la région
et les investisseurs à revoir leur conception du développement. Le Champassak
peut servir de modèle. Le gouvernement de Vientiane
a encouragé chacune des provinces du Laos à rechercher les moyens de son
développement de manière relativement autonome. Les provinces frontalières ont
donc connu une certaine croissance. Actuellement, le Champassak, dont Pakxe est le chef lieu, est la
seule province du Laos où le revenu annuel dépasse 500 $ par habitant. La
région, frontalière du Cambodge et de la Thaïlande, proche du Vietnam, a
plusieurs atouts : - Au plan industriel, elle
représente un fort potentiel hydroélectrique, car le Champassak a de très
nombreux cours d’eau. Non loin de Pakxe, l’usine moderne DAFI (lao-chinoise) de
transformation du bois emploie plus de 1.000 personnes, ce qui est assez
exceptionnel au Laos. - Au plan commercial, la ville est très dynamique grâce à l’importance des puissantes communautés chinoise et vietnamienne. Le Champassak Palace Hotel, construit par le Prince Boun Oum, est la - Au plan agricole, la
plaine du Champassak a les meilleurs rendements en riz après celle
de
Vientiane. Surtout, le
Plateau des Bolovens, qui commence à environ 20 km de Pakxe et s’étend sur 8.000
km2, est extrêmement fertile à cause de la nature du sol (grès et roches
basaltiques) et du microclimat. De grosses plantations de café entourent la
localité de Pakxong (la production de 10.000 tonnes devrait augmenter très
rapidement). La canne à sucre et les fruits et légumes sont aussi appelés à
connaître une forte expansion. - Au plan touristique enfin, le Champassak a de nombreux atouts. Certes, le nord du Laos reste une destination touristique plus recherchée, avec l’ancienne capitale royale de Luang Prabang (inscrite au patrimoine mondial de l’humanité) et la mystérieuse plaine des Jarres. Le Champassak offre au visiteur des sites naturels grandioses : la chute de Tad Farn, à 50 km de Pakxe est une cascade de 300 m de haut, et les chutes de Li Pi et surtout de Khone (frontière avec le Cambodge photo), sur le Mékong, sont des spectacles inoubliables. Sur le plan historique, le site de Vat Phu, héritage de la civilisation khmère, est l’objet d’une attention croissante de l’UNESCO. Les chutes de Khône, au sud du Champassak, marquent la frontière avec le Les atouts du Champassak sont réels mais à double tranchant. Une perspective uniquement productiviste et basée sur la recherche du profit, risque de détruire ces atouts et d’engendrer de nombreux problèmes sociaux. Nous proposons donc que le potentiel économique de la région soit subordonné à une logique de paix et vienne prendre sa place dans le cadre des autres volets du Projet Pakxe. 6 - ETAT
DU PROJET
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