Mourir pour les siens (intégrisme) ou vivre pour les autres (intégration)
le grand défi du
XXIe siècle !
Le Projet Pakxe est un
projet de construction de la paix. Son champ d’application est l'Asie du
Sud-Est. Son foyer est le Laos. Car le Projet Pakxe voit dans le Laos un artisan
de paix, et dans Pakxe, sa capitale régionale du sud, une future ville
internationale de la paix. Beaucoup verront là trois gageures, voire trois
utopies.
Depuis Kant et son Traité de Paix Perpétuelle, les bonnes
volontés et les raisonnements léchés nous assurent que demain la guerre ne sera
plus. Ces espoirs sont souvent déçus. Reconnaissons le d’ailleurs : la guerre
est parfois (relativement) juste et la paix (relativement) injuste. En réalité,
à chaque époque, des chances égales sont données aux âmes d’une même génération,
d’oeuvrer pour la guerre ou pour la paix. Une culture de paix n’est pas une
négation angélique des motifs de dispute ou de conflits, mais une voix et une
voie pour que la solution des conflits évite le recours aux armes. Avec la fin
de guerre froide, la mondialisation et les unions régionales s’accélèrent. Ce
phénomène n’est ni bon ni mauvais, il a le visage de Janus : ils peut durcir les
intégrismes la guerre des “nous” contre “eux”, ou accélérer l’intégration et
l’entente entre “toi” et “moi”. Dans l’un ou l’autre cas, c’est notre attitude
quotidienne qui en décidera, plus que la politique de nos États. Jadis, les
États ont démocratisé la guerre, fait du citoyen un conscrit. Désormais, nous
devons et nous pourrons, si nous le voulons, faire pression sur nos dirigeants
pour propager la paix que nous bâtirons d’abord dans nos vies. Le vingtième
siècle fut l’âge des monuments aux morts. Il s’agit désormais non de mourir pour
les siens mais de vivre pour les autres.
Une des régions du monde qui
se prête le plus à ce type de démarche nous semble être l’Asie du Sud-Est.
Beaucoup sursauteront, en premier ceux qui continuent de voir en l’Asie du
Sud-Est une notion de stratégie militaire et de géopolitique inventée durant le
second conflit mondial. Et que c’est une région où il y a plus de tigres que de
colombes, plus de jungle que de parcs de loisirs, plus de volcans que de
collines inspirées. Sans nier les dangers, nous montrerons que cette région est
aussi un lieu singulier et unique de rencontre de toutes les civilisations et un
véritable carrefour des cultures. Le renforcement rapide de l’intégration
régionale dans cette zone, malgré des défis jugés insurmontables, invite à une
réflexion nouvelle et audacieuse. Si nous parvenons à bâtir la paix dans la
région la plus multiethnique et la plus multiculturelle du globe, grâce à des
projets intelligents, l’humanité entière en bénéficiera.
Certes, mais alors pourquoi
insister sur le rôle du Laos ? Pauvre, isolé, ce “pays oublié” (un de ses
injustes surnoms) peut-il devenir un artisan de paix en Asie du Sud-est ?
N’est-ce pas trop pousser la gentillesse proverviable de ce peuple que d’en
faire le Bon Samaritain de voisins ambitieux, turbulents, souvent bien plus gros
que lui ? Sa politique de neutralité ne fut-elle pas une illusion dangereuse
dans un passé récent ? Nous voudrions montrer que, moyennant un certain
volontarisme de son peuple et de ses dirigeants, mais aussi de ses voisins, ce
rôle d’artisan de paix du Laos est susceptible de régler bien des problèmes en
Asie du Sud-est, à un moment précis où la construction de l'unité régionale
marque le pas et exige un rapprochement des peuples et des cultures, pas
seulement une coopération des Etats. Nul autre pays de la région ne nous semble
avoir la crédibilité du Laos dans ce domaine.
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